Le Confesseur du Roi, Les directeurs de conscience sous la monarchie française
EAN13
9782213648460
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français

Le Confesseur du Roi

Les directeurs de conscience sous la monarchie française

Fayard

Indisponible

Autre version disponible

Eminence grise ou donneur d'absolution? Agent des persécutions religieuses ou
simplement confident, ami intime? De Clovis à Louis XVI, quel est le rôle du
confesseur du roi, cet ecclésiastique invisible et omniprésent, qui connaît
les pensées les plus intimes du souverain, ses forces et ses faiblesses, ses
combats intérieurs?

Les Mérovingiens et les Carolingiens, monarques encore barbares et souvent peu
instruits, acceptent d'être guidés par le clergé. C'est l'époque de la
pénitence publique, la plus célèbre étant celle de Louis le Pieux. La
politique et la religion sont alors intimement mêlées. La monarchie féodale
institutionnalise la fonction tandis que se développe la "chapelle royale".
Pendant un siècle et demi, le confesseur sera un dominicain. S'il est parfois
suspecté de partialité au profit de son ordre, son entente avec le roi est
souvent parfaite, comme en témoignent les relations de Geoffroy de Beaulieu et
de Saint Louis.

A l'époque des grands conflits religieux, une légende noire entoure les
confesseurs des rois, et cette mauvaise réputation s'accroît à partir du XVIIe
siècle, lorsque les jésuites monopolisent la charge: de la persécution des
templiers à la destruction de Port-Royal, de la bigoterie de Henri III à la
révocation de l'édit de Nantes, on croit voir planer leur ombre inquiétante.
En réalité, ils sont presque toujours des éléments modérateurs, ainsi le
célèbre père de La Chaize qui, contrairement à l'opinion courante, s'efforça
de tempérer la politique religieuse de Louis XIV.

En fait, la logique de la monarchie absolue aboutissait à rendre caduque la
direction de conscience. A partir de Richelieu, le confesseur ne s'occupe plus
de politique; il est désormais cantonné dans les affaires de la piété royale.
Qu'il ne s'avise pas de s'élever contre les injustices sociales, qu'il n'aille
pas affirmer que la guerre est opposée aux principes de l'Evangile. Pour ainsi
dire muselé, il apparaît comme un "gadget" de la dévotion royale. Mme de
Montespan ne parlait-elle pas de "La Chaize de commodité"?

Né en 1946, docteur en Histoire et docteur ès Lettres, Georges Minois est
spécialisé dans l'histoire des mentalités religieuses du Moyen Age et de
l'Ancien Régime. Il est l'auteur de l'Histoire de la Vieillesse, de
l'Antiquité à la Renaissance, Fayard, 1987.
S'identifier pour envoyer des commentaires.