- EAN13
- 9782226295583
- Éditeur
- Albin Michel
- Date de publication
- 14/05/2014
- Collection
- Bibliothèque Albin Michel Michel Histoire
- Langue
- français
Le Livre des vies coupables
Autobiographies de criminels (1896-1909)
Philippe Artières
Albin Michel
Bibliothèque Albin Michel Michel Histoire
Autre version disponible
-
Papier - Albin Michel 45,80
La scène se passe à la prison Saint-Paul de Lyon, il y a tout juste un siècle.
Sur un petit cahier d'écolier, un détenu écrit : ce n'est pas un poème, pas
davantage une lettre qu'il rédige, mais sa vie, cette existence qui l'a mené
là, entre les quatre murs d'une cellule. Page après page, il fait le récit de
ses errances, de ses déroutes et de son long parcours vers le crime. Cette
autobiographie, ce criminel la rédige, comme neuf autres codétenus le feront
après lui, non pour lui-même, mais pour un destinataire prestigieux : le
célèbre criminologue Alexandre Lacassagne. Le professeur de médecine légale a
en effet un projet fou : celui de rassembler des archives de la déviance, de
constituer une encyclopédie vivante du crime à partir des seuls récits
autobiographiques produits par des criminels. Maîtres-chanteurs, apaches,
parricides, dépeceurs, prostituées ont ainsi écrit en quelques années un Livre
des vies coupables, resté jusqu'alors inédit.
Philippe Artières a retrouvé ces manuscrits éparpillés dans le fonds
Lacassagne de la bibliothèque municipale de Lyon. Il en a reconstitué la
genèse, en montrant comment ces textes s'inscrivent dans l'histoire paradoxale
de l'écriture en prison et comment ils participent du développement de la
criminologie à la fin du XIXe siècle. Mais l'historien se fait aussi passeur
et donne à lire ces étranges vies. Il faut écouter avec lui ces voies sorties
du mitard de l'histoire, entendre ces murmures, fragiles traces des peines et
des émotions de ces infâmes ordinaires, accepter cette plongée dans le monde
d'en bas pour appréhender ce que Michel Foucault appelait le « marmonnement du
monde ».
Sur un petit cahier d'écolier, un détenu écrit : ce n'est pas un poème, pas
davantage une lettre qu'il rédige, mais sa vie, cette existence qui l'a mené
là, entre les quatre murs d'une cellule. Page après page, il fait le récit de
ses errances, de ses déroutes et de son long parcours vers le crime. Cette
autobiographie, ce criminel la rédige, comme neuf autres codétenus le feront
après lui, non pour lui-même, mais pour un destinataire prestigieux : le
célèbre criminologue Alexandre Lacassagne. Le professeur de médecine légale a
en effet un projet fou : celui de rassembler des archives de la déviance, de
constituer une encyclopédie vivante du crime à partir des seuls récits
autobiographiques produits par des criminels. Maîtres-chanteurs, apaches,
parricides, dépeceurs, prostituées ont ainsi écrit en quelques années un Livre
des vies coupables, resté jusqu'alors inédit.
Philippe Artières a retrouvé ces manuscrits éparpillés dans le fonds
Lacassagne de la bibliothèque municipale de Lyon. Il en a reconstitué la
genèse, en montrant comment ces textes s'inscrivent dans l'histoire paradoxale
de l'écriture en prison et comment ils participent du développement de la
criminologie à la fin du XIXe siècle. Mais l'historien se fait aussi passeur
et donne à lire ces étranges vies. Il faut écouter avec lui ces voies sorties
du mitard de l'histoire, entendre ces murmures, fragiles traces des peines et
des émotions de ces infâmes ordinaires, accepter cette plongée dans le monde
d'en bas pour appréhender ce que Michel Foucault appelait le « marmonnement du
monde ».
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