Opéra, mon métier

Au moment où il se préparait à chanter Don Juan à l'Opéra de Lucerne, Bernard Lefort, attiré par les essais que Marcel Jouhandeau avait publiés sur le personnage, décida de rencontrer l'écrivain. Il s'ensuivit d'abord une longue et pasionnante correspondance, puis une amitié qui ne prit fin qu'à la mort de Jouhandeau, lequel avait surnommé Bernard Lefort le «Don Juan de Lucerne». Doué d'une voix promise à une grande carrière, voici qu'une opération l'empêche de continuer à chanter : sa connaissance du chant et des chanteurs fait vite de lui l'impresario lyrique par excellence. Il possède un art étonnant de déceler, avant qu'elles ne soient vraiment «déclarées», les voix de demain, et peut ainsi révéler quelques-unes des célébrités d'aujourd'hui : la plus connue étant, sans conteste, Montserrat Caballé. Et puis, un jour de l'année 1973, il prend la direction artistique du festival d'Aix-en-Provence qui connaît alors un succès immense. Aujourd'hui à la tête du plus prestigieux théâtre lyrique du monde, l'Opéra de Paris, Bernard Lefort parle aussi bien du rêve que du métier comme d'un plaisir continu. Outre le récit de ses découvertes, la progression de ses expériences qu'on suit avec autant de joie qu'il en a à les raconter, dans un style direct, toujours plein de vie, une grande partie du livre est consacrée à des réflexions sur le Théâtre lyrique, sur la traduction des œuvres d'opéra, sur les retransmissions radiophoniques ou télévisées : une conception de l'art lyrique qui lève le rideau sur ce que sera le nouvel Opéra de Paris.
Avec la collaboration d'André Burgaud