On m'a dit de ne pas le dire
EAN13
9782841874903
ISBN
978-2-84187-490-3
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
ARTS ET SPECTAC
Nombre de pages
216
Dimensions
22,5 x 14 cm
Poids
266 g
Langue
français
Code dewey
305.52

On m'a dit de ne pas le dire

De

Archipel

Arts Et Spectac

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DU MÊME AUTEUR

Petites blagues entre amis, First, 1996.

Les Gestes de la séduction, First, 1995.

L'Ambitieux, Carrère – Lafon, 1986.

Le Guide des bistrots à moins de 30 francs, Orban, 1981.

Un livre présenté par Yves Derai

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eISBN 978-2-8098-1535-1

Copyright © L'Archipel, 2003.

« Redouter l'ironie,
c'est craindre la raison. »

Sacha Guitry

« Après une bonne querelle, on se
sent plus léger et plus généreux
qu'avant. »

Cioran

Avant-propos

Mes meilleurs « clients » tombent tous comme à Gravelotte. L'année fut ravageuse : Daniel Toscan du Plantier, Jean-Pierre Miquel, Bernard Loiseau, Jean Drucker, Daniel Ceccaldi, Lionel Poilâne, Maurice Rheims... À qui le tour ? Il faut du temps, de la complicité et parfois même de l'amitié pour créer un climat de confiance. Confesseur laïc d'étoiles souvent filantes, je me compare volontiers à une éponge : je me nourris du talent des autres. Pourquoi suis-je le récepteur privilégié de leurs confidences, de leurs angoisses, de leurs petits secrets ? Parce qu'ils veulent exister, ou paraître, par goût de la publicité, aussi. Parfois même parce qu'ils apprécient ma modeste personne... Je l'avoue sans pudeur, je suis un curieux pur et dur. Mais mon vice n'est pas de regarder par le trou de la serrure, j'aime qu'on me raconte des histoires. Tous ces héros, d'un jour ou de toujours, sont flattés qu'on les écoute. Et moi, je suis aux anges. J'ai gardé un cœur de midinette et j'aime leurs petites étoiles dans les yeux, cette étincelle qui fait que ces gens sortent de l'ordinaire. Je leur en sais gré. Ils sont à la fois mon terreau, mon gagne-pain et mes reines d'un jour. Je me suis souvent demandé comment on devenait célèbre. Quelle est cette force, ce brin de folie, parfois ce trait de génie, qui les pousse à sortir de l'anonymat ? J'admire l'agilité qu'ont les célébrités à rebondir quand elles sont au fond du trou, et cette façon de vous snober quand elles sont en haut de l'affiche. Tous ces gens me fascinent, me font rêver : leur soif de pouvoir, d'argent, de gloire, ce besoin maladif d'être connu et reconnu. Quand on fréquente ces princes sans couronne, ces esprits futiles, ces mercenaires de la gloire, ces monstres sacrés, ces idoles culs-de-jatte, ces icônes siliconées, on finit par avoir une petite idée de la nature humaine... Et pourtant, si vous saviez combien je l'aime cette foire aux vanités ! Ancien élève du collège du Montcel, à Jouy-en-Josas, j'avais pour camarades de classe une joyeuse bande d'électrons libres, une pléiade de fous furieux : Michel Sardou, Jean-Michel Ribes, Patrick Balkany, Gérard Garouste, Patrick Modiano... Voilà qui laisse des traces, je leur dois sans doute ma vocation de Rouletabille des beaux quartiers !

Ça commence bien !

Vocation ou sacerdoce, je garde un goût amer de ma première interview. J'avais rendez-vous chez un auteur dramatique de renom, Marcel Achard, aussi célèbre pour son humour boulevardier que pour ses lunettes triple foyer qui le faisaient ressembler à une chouette... Ponctuel comme une horloge suisse, je me rends à son domicile place du Palais-Bourbon. Son épouse me reçoit sans même me saluer et m'accompagne dans le bureau du maître qui, pour la circonstance, n'avait pas fait de frais : robe de chambre râpée à carreaux et immenses charentaises. La paupière lourde, il me fait signe de m'asseoir. Calé dans une bergère étriquée, je sors mon calepin et, advienne que pourra, je me lance... Quelle ne fut pas ma surprise dès la seconde question d'avoir pour interlocuteur un vieux monsieur qui s'était assoupi et dont le ronflement couvrait ma logorrhée... Juliette Achard, octogénaire revêche, m'intima l'ordre de quitter les lieux sur la pointe des pieds. Bilan de ce baptême du feu : une page blanche, et de sérieux doutes sur mon avenir...

Demain, j'arrête

Alain Trampoglieri, ex-porteur de valises de Michel Poniatowski, ancien journaliste à France Inter, factotum de Giscard, est un Marseillais volubile, un rien mégalo, dont le coup de maître fut d'inventer les Marianne d'Or, qui couronnent chaque année les maires les plus entreprenants. Ce personnage haut en couleur et gendre de Paul Lombard a élu domicile juste en face de l'Élysée – de son balcon, la vue est imprenable, au point que CNN y installe parfois ses caméras. « Trampo » donnait souvent des dîners en petit comité, le dimanche ; on y croisait le joyeux César qui nous mitonnait ses pâtes à l'ail, Roger Vergé – ah ! ses truffes en papillote – et quelques couples célèbres, comme Mireille Mathieu et Johnny Stark. Un soir, ce dernier nous apporte une superbe boîte de Cohiba Esplendido et nous annonce qu'il a décidé de renoncer définitivement à son vice préféré : le cigare. Pour célébrer ce sacrifice, nous les intoxiqués du barreau de chaise allumons un havane à sa santé. Le lendemain matin, aux infos d'Europe 1, j'apprends avec stupeur la mort brutale du mentor de Mireille. Ce joyeux convive n'aura pas eu de mal à tenir sa promesse... Paix à ses cendres.

Comment se fait-il que Bernard-Henri Lévy n'arrive pas à appeler un évêque par son titre, « Monseigneur » ? J'ai le souvenir d'un déjeuner avec Jacques Gaillot, et BHL lui donnait du monsieur !

Quand Montiel se lâche...

Bernard Montiel ne supporterait-il plus son statut d'animateur aussi lisse que gentil ? Le présentateur de « Vidéo Gag » n'aurait en fait que mépris pour ses collègues, comme le prouvent ses déclarations fracassantes. À croire qu'il souhaitait casser son image de beau-vieux-jeune-homme-propre-sur-lui. C'est chez Morandini, sur les ondes de RMC, que le scandale éclata. Pour sa défense, Bernard jure par tous les dieux que ses violentes diatribes parues dans la presse n'auraient pas eu la même résonance si elles avaient été restituées dans leur contexte... J'ai donc écouté la bande en question, et je suis bien obligé de constater qu'il a réellement tenu les propos incriminés. En voici le florilège : « Les gens de télé ne sont pas intéressants. Je ne suis pas comme eux, je n'ai pas besoin de ça pour exister... Ardisson, lui, c'est vraiment un enfoiré. Il trompe systématiquement ses invités avec le montage de son émission... “Loft Story”, c'est vraiment débile : des p..., des gigolos, je crois que c'est encore pire qu'Ardisson... TF1, une grande famille ? Laissez-moi rire. Si tu ne fais pas l'audience, tu dégages... Arthur, même avec un prompteur, il se plante. Mais il ne faut pas trop le dire car il a la mainmise sur cette chaîne... Courbet, il se prend pour le Zorro de la télé... Quant à “Vidéo Gag”, que j'anime depuis treize ans, c'est purement alimentaire. » Pas de jaloux, tout le monde en prend pour son grade. Montiel est un cas. Si un psychiatre décryptait ses débordements, il vous dirait que l'animateur se sentait brimé, sa compétence n'étant pas reconnue à sa juste valeur... Et il est vrai que Montiel a d'autres ambitions, comme celle de devenir acteur. De préférence des rôles de composition, pour enfin quitter sa tunique de gendre idéal... Car Bernard possède d'autres qualités, dont celle d'ambassadeur du groupe Accor – qui lui a maintenu sa confiance. Mais s'il a balancé, ne serait-ce pas parce que monsieur Mougeotte lui a refusé un projet qui aurait certainement fait fureur : un « Vidéo Gag X » ? Pourtant pas le genre de programme à effrayer une chaîne aussi novatrice et inventive que TF1... Malheureusement, la sanction est tombée comme un couperet. Bernard a été remercié pour son « manque de camaraderie » huit jours après cet incident. En vérité, n'a-t-il pas dit tout haut ce que certains pensaient tout bas ? On vire Montiel, mais on garde des animateurs et des journalistes condamnés par la justice... Y aurait-il aussi à TF1 deux poids deux mesures ?

Je me souviens de Laurent Ruquier me confiant au lendemain de l'éviction de Bruno Masure du journal de 20 heures : « Normal qu'il soit viré, ce journaliste n'a jamais versé dans une affaire...
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