Le trotskysme et les trotskystes - D'hier à aujourd'hui l'idéologie et les objectifs des trotskystes à travers le monde - Collection l'histoire au présent., d'hier à aujourd'hui, l'idéologie et les objectifs des trotskystes à travers le monde
EAN13
9782200262464
ISBN
978-2-200-26246-4
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Hors Collection
Dimensions
21 x 1,8 cm
Poids
304 g
Langue
français
Code dewey
320.532

Le trotskysme et les trotskystes - D'hier à aujourd'hui l'idéologie et les objectifs des trotskystes à travers le monde - Collection l'histoire au présent.

d'hier à aujourd'hui, l'idéologie et les objectifs des trotskystes à travers le monde

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Armand Colin

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  • Vendu par Librairie Le Livre.com
    Description
    R320154681: 2002. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 222 pages.. . . . Classification Dewey : 320-Science politique
    État de l'exemplaire
    Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais
    Format
    In-8
    Reliure
    Broché
    45.80 (Occasion)

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CHAPITRE I?>À l'origine du mot « trotskyste »?>Le mot « trotskyste » a changé de signification au fil des ans ; entre 1904 et 1917, il a un double sens :- Il désigne d'abord une position spécifique de Trotsky et d'un petit groupe de ses amis au sein du Parti Ouvrier Social-Démocrate russe (POSFDR) fondé en 1898 à Minsk par huit délégués, tous arrêtés par la police dès la fin de leur réunion puis refondé, dans l'émigration, lors d'un second congrès en juillet-août 1903 qui débouche sur une scission entre bolcheviks dirigés par Lénine et menchéviks dirigés par Martov ; la scission découle d'un désaccord apparemment bénin sur l'article 1 des statuts : Lénine propose de réserver l'appartenance au parti aux militants effectifs, Martov propose de l'ouvrir à ceux qui soutiennent ses actions... Trotsky, constatant la parenté apparente des analyses de la révolution russe par les deux camps et alors hostile au centralisme bolchevique, se prononce pour l'unité de toutes les « fractions » du parti. Cette prise de position (dite « hors-fractions ») en faveur de l'unité de tous les sociaux-démocrates fut le premier aspect du trotskysme, celui que Lénine dénonça inlassablement treize ans durant en multipliant à l'égard de Trotsky les qualificatifs moqueurs. Ce premier aspect appartient à une histoire révolue dès que Trotsky adhère au parti bolchevik, en août 1917, et n'a rien à voir avec le trotskysme contemporain.- Le second aspect, la base même du « trotskysme », est la théorie de la « Révolution permanente », que Trotsky exposa dans le chapitre final de son livre sur la révolution russe de 1905, intitulé Bilan et Perspectives et qu'il développera en 1930 dans la Révolution permanente.En 1923 Staline et ses alliés réutilisent le terme « Trotskysme » pour dénoncer ceux qui, avec Trotsky, réclamaient « que le parti se subordonne son propre appareil », bref, exigeaient une démocratisation de la vie du parti bolchevik. Ils utilisent abondamment à cette fin les qualificatifs souvent acerbes qu'ont échangés Trotsky et Lénine avant 1917. Ce dernier, réduit au silence par la maladie depuis mars 1923, ne peut rappeler qu'il s'agit là d'un passé révolu. Staline et ses alliés opposent systématiquement ce « trotskysme » réinventé au bolchevisme et au « léninisme » et le qualifient de variété du « menchévisme », courant politique qui jugeait la révolution d'Octobre prématurée, donc utopique.En 1926, l'opposition renaissante prend le nom de « bolcheviks-léninistes », mais Staline et son groupe l'étiquettent « trotskyste », et ajoutent : le trotskysme c'est « l'avant-garde de la contre-révolution bourgeoise » ; enfin, à partir de 1936, Staline et le NKVD en font un synonyme de « fascisme » : « cinquième colonne du fascisme » ou « agence du fascisme » au service d'une demi-douzaine de services d'espionnage...Trotsky, exilé d'URSS en 1929, et ses partisans fondent alors « l'Opposition de gauche internationale » au sein même des partis communistes, mais ses membres en sont vite exclus : à dater de 1933, ils constituent des organisations indépendantes qui ne se dénomment pas « trotskystes ». Lorsque les trotskystes français entrent en 1934 dans la SFIO, ils se proclament « bolcheviks-léninistes », puis en 1936 se constituent en Parti Ouvrier Internationaliste et Parti Communiste Internationaliste, nom qui est aussi celui de l'organisation unifiée constituée en février 1944. Les dénominations les plus fréquentes sont : Parti (ou Organisation ou Groupe) Ouvrier (ou socialiste, ou communiste) révolutionnaire (ou internationaliste). De sa dissolution en 1968 à l'annulation de cette décision par le Conseil d'État en 1970, l'OCI prit un bref moment le nom d'Organisation Trotskyste. Cette rarissime exception (avec celle du groupe trotskyste cubain, Le Parti Ouvrier Révolutionnaire [trotskyste] interdit par Fidel Castro en 1965) confirme la règle. D'ailleurs l'article 32 des nouveaux statuts de la IVe Internationale adoptés en 1948 invitait toutes ses sections à s'intituler « communiste internationaliste ».L'emploi du mot « trotskyste » a ainsi une double source :- son utilisation systématique par Staline et ses partisans pour désigner les « opposants de gauche », puis, bien au-delà, quiconque, dans le parti communiste soviétique, avait été un jour opposant, fût-ce une seule fois, quiconque était suspect de l'avoir été, de l'être ou de pouvoir le devenir même s'il ne se sentait nullement « trotskyste ». Le fasciste russe Baranetski, émigré, écrit en 1932 : « Tout communiste est un trotskyste potentiel. »1 Staline partage cette crainte. Il fera massacrer en URSS tous les « trotskystes » passés et présents, et, sous cette étiquette, des dizaines de milliers de communistes ou de simples citoyens. De même, après la rupture entre le Kremlin et Pékin en 1961, chaque partie accusera l'autre de sombrer dans le « trotskysme » ;- ces « opposants de gauche », qui, en 1933 proclament la faillite de l'Internationale communiste et la nécessité de créer la IVe Internationale se définissent comme des « communistes internationalistes ». Or ils tirent leur origine politique du combat engagé dès 1923-24 par Trotsky contre Staline, dont le sens initial profond est : révolution mondiale ou « socialisme dans un seul pays », internationalisme ou « nationalisme ». Le mot « Trotskyste » renvoie à cette réalité originelle.Il a donc une double valeur : il est d'un côté une marque d'infamie attribuée par le Kremlin et ses représentants à tous ceux qu'ils veulent éliminer, exerçant à ce titre une fonction d'exclusion, visant à opposer « trotskyste » à « bolchevik » ou « communiste » ; de l'autre il renvoie à la pensée de Léon Trotsky, à son analyse de l'évolution du capitalisme mondial, de la théorie du « socialisme dans un seul pays », de la caste bureaucratique ou nomenklatura parvenue au pouvoir en URSS et du stalinisme.L'histoire du trotskysme est souvent présentée comme une suite de scissions et ruptures successives quasiment obsessionnelles. Ainsi Roland Biard dans son Dictionnaire de l'extrême gauche de 1945 à nos jours, publié en 1978 évoque-t-il les « inévitables scissions du mouvement trotskyste »2. Jean-Paul Sartre a donné de cette vision une forme achevée et dérisoire dans sa comédie Nekrassov ; il y met en scène un « trotskyste » pur et dur qui a créé un parti, dénommé pour souligner sa pureté doctrinale le « parti bolchevik-bolchevik », dont il reste le seul et unique adhérent.En réalité, si l'on met de côté les partis réduits à des écuries électorales où les tensions et les ruptures se manifestent lors de la désignation des candidats, les ruptures sont une caractéristique du mouvement ouvrier : le Parti Ouvrier Social-Démocrate Russe scissionna entre menchéviks et bolcheviks ; ces derniers subirent entre 1908 et 1910 une scission avec les « otzovistes », les « ultimatistes » et même les « constructeurs de Dieu »! Le Parti communiste Français avant d'être stalinisé et de normaliser brutalement ses rangs, connut des ruptures collectives, qui engendrèrent l'Union socialiste et communiste, le Parti Ouvrier et Paysan, le Parti d'Unité prolétarienne, en passant par le « Rayon de Saint-Denis » et d'autres encore.Il ne saurait être question d'établir ici un catalogue complet des organisations qui dans le monde se réclament du trotskysme. Je n'évoquerai que celles qui jouent un rôle dans la vie sociale et politique et, l'essence du trotskysme étant l'« internationalisme », surtout celles qui ont une appartenance ou une dimension internationales. Le trotskysme national est en effet une contradiction dans les termes : le « trotskysme » étant né du rejet de la théorie du « socialisme dans un seul pays », le « trotskysme dans un seul pays » contredit l'acte de naissance même de ce courant.Soulignons enfin, encore une fois, que la dénomination adoptée elle-même pose problème. Ainsi, on rencontre fréquemment dans la presse les mots « lambertisme » ou « lambertiste » que les intéressés récusent. Daniel Glückstein et Pierre Lambert dans Itinéraires affirment « les "lambertistes", c'est nous et pourtant... le "lambertisme", cela n'existe pas. Cette dénomination est une invention de nos adversaires. »3De ...
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