Les Chroniques du soupir

Mathieu Gaborit

Pré-aux-clercs

  • Conseillé par
    31 octobre 2011

    Fantasy comme j'aime

    Allez un peu de fantasy pour changer, ça ne fait pas de mal ! ^^ Et de la fantasy française s’il vous plaît !

    Nous sommes ici dans un monde où le cœurs des hommes et des autres créatures fantastique, nains, elfes et autres, est remplacé par une fée. Ce monde était régi par des fées vivants chacune sur une planète et reliées entre elles, jusqu’au jour où celle de la terre trouvant ses habitants trop avides a décidé de couper ce lien et de remplacer nos cœurs par des fées. À cela s’ajoute une histoire de souffle et de soupir que je n’ai pas bien saisi…

    J’ai beaucoup aimé le livre, son ambiance, les personnages, l’intrigue… mais je n’ai malheureusement pas tout compris malgré tous mes efforts… Mathieu Gaborit a fait le choix de dévoiler son monde au fur et à mesure de notre lecture, et je pense que c’est ça qui m’a perdu. J’ai compris l’histoire des fées-cœurs (qui est dévoilée assez vite) mais pas cette magie autour du souffle (d’où elle venait et comment elle était « créée »). Ça n’a heureusement pas gêné ma lecture, et j’en ai compris un gros 90%.

    Le style de Mathieu Gaborit est simple et efficace. Sans détour il va droit à l’essentiel n’alourdissant pas le récit de descriptions trop longues. Je dirais même que parfois il va un peu vite, quelques éclaircissement, voire des explications supplémentaires n’auraient pas été de refus. Les personnages sont aussi bien campés, loin des clichés de la fantasy. Le personnage principal, Lilas, est une naine que rien n’impressionne, ancienne chef de la garde de la Haute-fée. Elle est décidée et courageuse et mettra tout en œuvre pour protéger sa famille lorsque son fils Saule viendra demander son aide. Les autres personnages sont du même acabit, avec un caractère affirmé et très tranché les uns des autres.
    L’univers crée est cohérent, j’ai apprécié le découvrir page après page, m’étonnant à chaque fois de l’imagination sans borne de l’auteur.L’intrigue est bien menée, même si je l’ai trouvé parfois un peu rapide. Le rythme de l’histoire est vraiment différent de ce que l’on trouve dans les autres livres de fantasy qui sont souvent à « rallonge » ou à tiroirs. Ici tout est concis mais rien n’est oublié. L’histoire a un point de départ et une fin.

    En bref, une histoire rapide que j’ai beaucoup aimé lire, même si je n’aurais pas été contre quelques descriptions et explications supplémentaires.


  • Conseillé par
    7 octobre 2011

    Un régal de poésie et de féérie !

    Quel plaisir de retrouver la plume féerique de Mathieu Gaborit ! L’attente fut longue, mais je n’ai pas le moins du monde été déçue par ce nouveau roman enchanteur et ô combien inventif, qui m’a réellement transporté le temps de 300 pages.

    Quand j’ouvre un livre de Mathieu Gaborit, je sais que je vais me retrouver littéralement embarquée dans un univers unique et poétique, c’est à chaque fois une nouvelle découverte et un petit bonheur. Cet auteur a vraiment un don pour créer des univers imaginaires novateurs et envoûtants, tout en gardant une certaine cohérence qui fait souvent défaut dans ce type de lecture. Dans « Chronique du soupir », l’auteur nous emmène dans un monde féerique où chaque cœur a été remplacé par une fée qui représente le souffle de vie. Humains, nains, elfes, tous sont logés à la même enseigne. L’héroïne, Lilas, est une naine d’un certain âge, guerrière accomplie qui coule des jours paisibles en tant qu’aubergiste. Quand son fils, Saule, en grand danger, vient lui demander de l’aide, Lilas mettra tout en œuvre pour le sauver, quitte à renier toutes ses allégeances passées…

    Peuplé de nains, d’elfes, de fées et de sirènes, le monde de Mathieu Gaborit se révèle enchanteur et harmonieux, chaque particularité étant expliqué au lecteur. Les termes « d’encrage », de «lignes de vie », de «renégates », et de « Haute-fée » sont absorbés par le lecteur au fur et à mesure, et on sent la volonté de l’auteur de créer un monde porteur, bien développé et dense, tout en conservant une part de rêve et de merveilleux. L’atmosphère peu commune qui se dégage du roman, est à la fois sombre et magique, et sert merveilleusement l’histoire. Les thèmes abordés par l’auteur sont plutôt insolites, les sentiments des différents personnages étant au cœur même du récit. Abnégation, amitié, puissance des liens familiaux, individualité, mais surtout amour, sont les maîtres mots de « Chronique du soupir ». Un récit empreint d’émotion et de sensibilité qui ne laissera personne indifférent.

    A l’instar de Lilas, personnage bourru mais sympathique, qui semble prête à tout pour protéger sa famille. Une héroïne hors norme, mais au final très attachante. Son amant, Errence, m’a surtout fait ressentir de la pitié, tant je l’ai senti effacé et mélancolique (tout le contraire de la naine). Brune, malgré sa destinée tragique, ne m’a par contre, pas beaucoup ému. J’ai par ailleurs ressenti une certaine sensualité qui se dégageait des personnages, que ce soit entre Lilas et Errence, ou Saule et Brune. Oscillant entre poésie et volupté, l’auteur réussit de nouveau à créer une ambiance unique. Enfin, il y a la plume de Mathieu Gaborit qui est toute en finesse et poésie, d’une grande maîtrise. Charmée de bout en bout par cet univers fantaisiste et surprenant, difficile de reprendre son « souffle ».

    En bref, « Chronique du soupir » est un roman enchanteur, plutôt court, qui envoûte dès ses premières phrases. L’atmosphère unique qui se dégage du récit réussit à captiver son lecteur par son ambiance onirique et sombre. Les sentiments ont la part belle, l’auteur cherchant clairement à émouvoir par ses thèmes forts. Touchant et noble, « Chronique du soupir » ne me laisse avec qu’un seul regret : que l’aventure fut si courte !