Le patron, le footballeur et le smicard

Philippe Villemus

Éditions Dialogues

  • 1 juin 2011

    Rémunération, appointements, émoluments, gage, honoraires, indemnités, mensualités, solde, traitement, vacation, paye, cachet, rétribution... Les termes relatifs au salariat, notion qui s'est développée à la fin du XVIIIe siècle, ne manquent pas. Mais qu'est-ce qu'une juste rémunération ? Qui, du patron ou du footballeur, de l'infirmière ou du chanteur, mérite le plus son salaire ? Voilà la trame choisie par Philippe Villemus pour tenter de comprendre la valeur du travail dans une société capitaliste post-industrielle.

    A travers cette enquête, une "expédition en haute montagne" comme il l'appelle, Philippe Villemus attaque une sorte de mythe : celui de la rémunération des patrons des grands groupes et des footballeurs des grands clubs, les fameux TTHR (très très hautes rémunérations). Il explore la question de l'éventail des salaires, des inégalités, de l'utilité du labeur, de la rareté des talents, de la valeur du travail et d'une éventuelle "immoralité salariale".

    Une exploration déroutante, riche en surprises, qui révèle l'absurdité d'un système dans lequel la rareté l'emporte sur l'utilité, la valeur économique et financière sur la valeur sociale et morale, l'intérêt particulier sur l'intérêt général, le copinage sur le mérite. Cette enquête prouve que la valeur travail se déprécie dans la masse des travailleurs pauvres voire précaires qui observent, avec incompréhension, dégoût, mépris ou envie, les mille-feuilles de revenus indécents des grands patrons ou les gains phénoménaux accumulés par les stars du ballon rond.