Sauvage, roman

Nina Bouraoui

Stock

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    12 septembre 2012

    Nous sommes en 1979 à Alger. Alya a 14 ans et, comme tous ses proches, elle redoute l’arrivée de 1980, année chargée de menaces et de mauvais présages. Alya souffre également de la disparition de Sami, son premier amour. Je me dis que Sami a été aspiré ; qu’il est passé de l’autre côté. » (p. 75) L’autre côté, c’est l’âge adulte. Alya, l’adolescente, a des restes d’enfance et des terreurs qui la coupent de cet âge à la fois inquiétant et séduisant. « Je n’ai pas peur la nuit avant de m’endormir, je n’ai pas peur des esprits, j’ai peur de ce qui existe. Je crois que j’ai peur de la vie, comme on me l’a donnée, proposée. Parce j’ai toujours l’impression de ne pas avoir le choix. D’être obligée de suivre les autres, le monde. » (p. 33)

    Pour se défaire de ses peurs et de la terrible douleur de ne plus voir Sami, Alya écrit dans des carnets. Sa poésie est angoissée, torturée : elle convoque l’absent et rend le vide plus palpable. « Je vois Sami partout dans mes mots et […] je sens que je peux pleurer ce soir, parce qu’une année vient de passer et qu’il n’est pas revenu. Et qu’il ne reviendra peut-être plus. » (p. 133) Le roman de Nina Bouraoui est un récit du passage entre un présent inquiet et un futur d’espérance. La narratrice comprend progressivement que la peur de l’avenir, voire de l’inconnu, est vaine.

    Le rythme est très fragmenté, les phrases sont courtes, parfois interrompues pour mieux reprendre après le point. La narratrice parle comme on émettrait une incantation pour appeler la vérité, pour lever le voile qui dissimule les choses. Son souffle est court et la lecture s’adapte à cette ponctuation forcée, mais parfois au détriment du sens. Les phrases sont hachées, déchiquetées et le propos s’étiole. En dépit de la beauté et de la gravité du sujet, j’ai trouvé ce texte long et confus. Je me suis même perdue dans la lente métaphysique amoureuse et sensuelle de la narratrice.


  • 6 juillet 2011

    À la fin des années 1970, Sami, un jeune garçon, disparaît au centre de la campagne algéroise. Pour ne jamais l’oublier, Alya, son amie d’enfance, écrit chaque jour son histoire, leur histoire, réinventant le passé, fixant le présent, temps de l’attente et de l'imagination.

    « C’est arrivé dans l’attente d’un amour qui ne reviendrait pas. C’est arrivé dans l’espoir de devenir une personne qui trouverait sa place dans le monde. C’est arrivé tous les soirs, quand je regardais le soleil tomber derrière les plaines de la Mitidja. Chaque fois je me disais qu’il emportait une part de moi-même. Tout tourne, tout s’efface et tout recommence et je ne sais pas si l’on retrouve un jour ce que l’on a perdu ».

    Sauvage est le récit de cette année-là . Dans Sauvage, son 13ème roman paru aux éditions Stock, Nina Bouraoui nous raconte les liens parfois indéfectibles entre elle et le personnage principal, joliment nommée Alya.

    Il est question d'amour, d'un amour ambigü voilé sous un désir masqué entre Alya et Sami. Alya, la jeune fille sauvage, nous livre ses questionnements, une recherche omniprésente d'elle-même, sa quête spirituelle. La nature est voluptueuse dans ce roman notamment lors de la visite de la grotte. Expérience unique pour Sami qui rappelle à Alya la possibilité de mourir après avoir vu ce don de la nature.

    J'admire cette soif d'absolu chez cette jeune femme qui s'éveille à l'écriture, sous couvert de recherches métaphysiques à cet âge « sauvage » de tous les possibles.

    Les phrases de Nina Bouraoui sont comme des vagues violentes , elles brassent des idées sombres pour honorer un merveilleux retour aux sources.

    Livre lu grâce à la Librairie Dialogues de Brest dans le cadre de Lectures croisées.


  • 5 juillet 2011

    À la fin des années 1970, Sami, un jeune garçon, disparaît au centre de la campagne algéroise. Pour ne jamais l’oublier, Alya, son amie d’enfance, écrit chaque jour son histoire, leur histoire, réinventant le passé, fixant le présent, temps de l’attente et de l'imagination.

    « C’est arrivé dans l’attente d’un amour qui ne reviendrait pas. C’est arrivé dans l’espoir de devenir une personne qui trouverait sa place dans le monde. C’est arrivé tous les soirs, quand je regardais le soleil tomber derrière les plaines de la Mitidja. Chaque fois je me disais qu’il emportait une part de moi-même. Tout tourne, tout s’efface et tout recommence et je ne sais pas si l’on retrouve un jour ce que l’on a perdu ».

    Sauvage est le récit de cette année-là. Dans "Sauvage", son 13ème roman paru aux éditions Stock, Nina Bouraoui nous raconte les liens parfois indéfectibles entre elle et le personnage principal, joliment nommée Alya.

    Il est question d'amour, d'un amour ambigüe voilé sous un désir masqué entre Alya et Sami. Alya, la jeune fille sauvage, nous livre ses questionnements, une recherche omniprésente d'elle-même, sa quête spirituelle. La nature est voluptueuse dans ce roman notamment lors de la visite de la grotte. Expérience unique pour Sami qui rappelle à Alya la possibilité de mourir après avoir vu ce don de la nature.

    J'admire cette soif d'absolu chez cette jeune femme qui s'éveille à l'écriture, sous couvert de recherches métaphysiques à cet âge « sauvage » de tous les possibles.

    Les phrases de Nina Bouraoui sont comme des vagues violentes , elles brassent des idées sombres pour honorer un merveilleux retour aux sources.

    Livre lu grâce à la Librairie Dialogues de Brest dans le cadre de Dialogues croisés.