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    4 janvier 2021

    Né en 1960, mort en 2009, le narrateur entreprend de raconter sa vie entre ces deux dates. Facilement misanthrope, en décalage par rapport à son époque, il déroule le fil d’une existence sans réel relief, oisive, oiseuse, inutile. Des images lui reviennent, des vacances familiales dans un château solognote, de son enfance parisienne, de ses escales à Strasbourg ou Brest ou Lyon. Sa famille, ses rencontres, ses amours homosexuelles, sa recherche constante d’un sens à tout cela, d’un supplément d’âme à une vie sans souffle héroïque, sans révolution, sans évolution.

    Une curiosité littéraire qu’on entame avec allégresse avant de s’enfoncer dans le gouffre sans fond des délires stylistiques d’un auteur qui se prend au sérieux. Écrit avec un dictionnaire des synonymes et le pari (tenu) de gagner le concours de la phrase la plus longue, Du temps qu’on existait ne s’embarrasse ni d’une intrigue, ni de susciter l’intérêt d’un lecteur anesthésié à force de descriptions à rallonge, de métaphores ésotériques, de digressions insupportables. Le style se veut flamboyant, proustien, il est juste alambiqué.
    À titre d’exemple : "Je préférais pourtant distraire les attentions sur les flutas dans les bocaux, le visage de formosan battu de mon oncle, sur les passacailles que nous dansâmes, sur le pekoe qu'on but, le peppermint".
    Et c’est ainsi tout au long des 359 pages. Une succession de phrases souvent incompréhensibles. Une lecture épuisante et vaine. À fuir !