Marie Henry, Gauguin et les autres

Marie Le Drian

La Part commune

  • Conseillé par
    15 novembre 2011

    Le Pouldu, version féminine.

    Nous sommes au Pouldu, au sud du Finistère dans les années 1889/1890.
    Marie Henry y tient une auberge, quelques locataires l'occupent, trois pour être précis. Des hommes, ils viennent de Pont-Aven, mais ne sont pas de la région.
    Marie n'a une bonne réputation, fille mère à l'époque, et dans cette région, ce n'est pas fait pour aider à obtenir une clientèle respectable.
    Commence alors une période de la vie de chacun d'une richesse (pas financière), mais artistique et morale dont on ne connaîtra la portée que des années plus tard.
    Par exemple, Maryvonne, la servante, pense qu'un coup de chaux donnerait un peu de lumière à l'intérieur de la maison, et surtout dans la salle à manger. Pourquoi faire venir des peintres du bourg, il y en a à demeure.
    Ainsi commence, la décoration de "l'Auberge Marie Henry", qui, restaurée, est encore visible au Pouldu.
    Les peintres laisseront leurs noms à divers degrés dans l'histoire de la peinture : Gauguin sera le plus célèbre, mais pas le plus humain ; Jacob Meyer de Haan sera tant qu'il le pourra le financier de tous. Malgré le fait d'avoir eu un enfant avec Marie, il la quittera pour la Hollande dont il ne reviendra pas.
    Les femmes comme souvent avec Marie Le Drian sont les personnages centraux de ce roman.
    Marie Henry de retour de Paris avec un peu d'argent, elle achète un terrain aux "Grandes Plages" et fait construire ce qui deviendra une auberge. Elle me semble pas tenir à la clientèle des peintres, un de leur confrère serait-il le père de Léa?
    Ses buts sont le calme, ne plus avoir d'employeur, et voir la mer. Elle verra la mer, mais sa vie et son auberge ne seront pas une oasis de tranquillité. Elle vivra avec un espoir qui malheureusement ne se réalisera pas.
    Maryvonne et Jeanne sont plus effacées ; on sent dans leurs comportements une obéissance aux habitudes et aux traditions ancrées dans les moeurs.
    Toujours la belle écriture de Marie le Drian, je trouve l'idée de faire parler Marie Henry très originale, muse ou mécène? Les deux à la fois, femme fascinante et entière qui perdra tout, sans savoir qu'un jour........
    La double narration, Jeanne et Marie, nous permet d'avoir des points de vus opposés, Marie n'est d'abord pas ravie de cette bohème peu fortunée et pour Jeanne, fille du terroir pour qui Quimperlé est déjà le bout du monde, tout est découverte.