Dernier refrain à Ispahan

Naïri Nahapétian

Liana Levi

  • Conseillé par
    23 juillet 2012

    Envoûtantes sirènes ?

    Ispahan, ancienne cité des poètes persans, interdit en 2009 aux femmes de se produire en public et de chanter... Les ayatollahs prêtent-ils aux voix féminines le pouvoir d'envoûter les hommes ? 2009, c'est aussi la période de la contestation "verte". Les opposants à Mahmoud Ahmadinejad protestent contre sa réélection obtenue grâce à des fraudes massives. Ils se reconnaissent à leurs vêtements verts.


    C'est dans ce contexte que Narek Djamshid, le Candide du récit, se voit confier par un certain Maleki, responsable de la presse étrangère au ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, une mission bien particulière. Il doit couvrir l'affaire Roxana pour montrer aux Français que les enquêtes en Iran se déroulent dans la plus grande trasparence. Narek, d'origine iranienne, vit en France depuis sa plus tendre enfance et ne connaît pas tous les "méandres" de l'Iran sous les ayatollahs.
    Roxana, célèbre chanteuse, s'est exilée très longtemps aux Etats-Unis et est revenue à Ispahan pour faire un coup d'éclat : organiser un concert de femmes et défier les "barbus". Elle est retrouvée étranglée. Veut-on confisquer la voix des femmes ? Ou alors cette affaire en cacherait-elle une autre de plus grande envergure ?
    Naïri Nahapétian signe un roman policier qui plonge le lecteur au coeur de l'Iran actuel, bourrée de contradictions. Ces personnages illustrent bien les tiraillements d'une génération, coincée entre l'envie de modernité et le carcan religieux. Un petit bémol, le style est très plat et ne permet pas au lecteur de s'immerger totalement dans la célèbre Ispahan.