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    3 mai 2019

    En 1902, alors qu'elle n'est qu'une toute jeune fille, Virginie d'Hergemont est enlevée par Alexis Vorski, un comte polonais à la réputation sulfureuse. Ces deux-là s'aiment mais Antoine d'Hergemont, le père de Virginie ayant rejeté toutes les demandes du gentilhomme, celui-ci a inventé ce stratagème pour lui forcer la main. Le mariage a donc lieu mais le père jure de se venger de cette ignominie. Aussi, un an plus tard, quand Virginie met au monde un petit garçon, Antoine l'enlève à son tour. Malheureusement, le yacht sur lequel il fuit sombre en mer et le grand-père et son petit-fils sont déclarés morts. Dévastée, Virginie quitte un mari joueur, violent et volage pour prendre le voile.
    Quatorze années plus tard, la jeune femme n'est plus dans les ordres. Elle s'est installée à Besançon où elle mène une vie tranquille, se sachant veuve d'un Vorski mort à la guerre. Pourtant une découverte va venir bouleverser son quotidien. Au hasard d'une séance de cinéma, Virginie voit clairement ses initiales, V.d'H., dessinée sur une cabane quelque part en Bretagne. Aussitôt, elle part pour Le Faouët où ce V.d'H apparaît ça et là, la conduisant vers l'île de Sarek, de sinistre réputation, qu'on appelle l'île aux trente cercueils. Folle de joie, elle apprend que son père et son fils François sont vivants. Mais les retrouvailles qu'elle espère de tout son cœur sont différées par une série d'évènements terribles. L'île est maudite et l'heure de la prophétie a sonné.

    De L'île aux trente cercueils, on garde en mémoire la série des années 70 où Claude Jade incarnait à merveille une Virginie d'Hergemont aux prises avec les forces du mal planant sur Sarek. Il y a le même sentiment d'angoisse dans le livre de Maurice Leblanc, du moins dans sa première partie quand Virginie découvre l'île et qu'elle prend connaissance de la prophétie qui annonce trente morts pour trente cercueils et quatre femmes en croix, prophétie qui fait écho à une prédiction faite à son époux qui devait mourir de la main d'un ami tandis que sa femme serait crucifiée.
    Île isolée, ambiance mystérieuse, vieilles légendes bretonnes, miracles, trésor caché, morts en série... tout est en place pour faire monter une tension extrême... Et puis plouf ! Alors que dans la série le personnage d'Arsène Lupin n'apparaissait pas, dans le livre il arrive, tel un deus ex machina, pour sauver tout le monde, enfin ceux qui ont réussi à échapper à la mort. Et là, l'aventure prend un tour grotesque. Vieux druide barbu ou noble italien, Lupin est un fat grandiloquent censé apporter une touche d'humour en se jouant du méchant mais il ne fait qu'enlever au charme d'une histoire qui jusque là flirtait avec le fantastique et le mythe, pour en faire une farce burlesque.
    Une curiosité, à lire par nostalgie.