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    21 février 2016

    Je vais être honnête, si ce roman n'avait pas figuré dans la liste du prix Audiolib, je ne l'aurais ni lu, ni écouté. Si j'avais trouvé la lecture de Rien ne s'oppose à la nuit agréable, il m'avait laissé un goût amer de voyeurisme. Je sais que peu de lecteurs ont partagé cette impression, peut-être même fus-je la seule lectrice à ressentir cela. J'ai trouvé quelques moments longuets dans ce livre mais je l'ai trouvé agréable à écouter. Je suis persuadée que j'aurais eu davantage de mal à le lire mais je me suis retrouvée dans de nombreuses réflexions, un peu comme si j'écoutais des chroniques radiographiques sur la panne de la page blanche, la part de la fiction et de l'auto-fiction, Ivan Lendl (eh oui, c'est mon point commun avec Delphine et L., j'ai été fan de Lendl). Je ne sais pas si c'est le format qui m'a donné cette impression de découpages en petites tranches mais c'est ce qui m'a plu. Mais c'est en fait la troisième partie qui fait l'unité de ce roman, qui est la clé de tout. Et là, j'ai eu envie de dire bravo. Bravo d'avoir fait un pied de nez à son roman précédent, parce que pour moi, ce roman est avant tout cela. Bravo pour le travail sur l'intertextualité. Je me suis posé la question du plagiat de la fameuse page 113 de Sukkwan Island alors même que je ne l'ai pas lu (justement parce qu'on m'avait raconté ce qui s'y passait), j'ai pensé à Misery de Stephen King. J'ai aimé son travail sur les doubles de l'auteur. Et puis, elle joue avec tout, même avec son amoureux dans ce roman et moi, ça m'amusée.
    Me voici donc réconciliée avec Delphine de Vigan. J'ai un petit bémol concernant la lectrice. Elle lit bien, rien à dire là dessus, mais je n'ai pas réussi à m'habituer à sa voix. Peut-être avais-je besoin de la voix de l'auteure sur ce texte dont le personnage se prénomme Delphine ? L'entretien avec l'auteure est très intéressant. A noter que le choix de l'initiale L. est parfait pour l'oral.