Grand Père n'était pas un nazi. National-socialisme et Shoah dans la mémoire familiale, National-socialisme et Shoah dans la mémoire familiale
EAN13
9782072460302
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
NRF Essais
Langue
français
Langue d'origine
allemand

Grand Père n'était pas un nazi. National-socialisme et Shoah dans la mémoire familiale

National-socialisme et Shoah dans la mémoire familiale

Gallimard

NRF Essais

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Qu’on ne s’y trompe pas : cet ouvrage va bien au-delà de son sujet immédiat –
la manière dont on parlait de l’époque nazie et de la Shoah, dans les années
2000, au sein des familles allemandes. Il concerne, par ses méthodes, son
cadre d’analyse, voire ses conclusions, tous ceux qui, en France ou ailleurs,
ont à réfléchir aux mécanismes de la transmission de la conscience historique
d'une période d’exception, soit à la confrontation de la mémoire sociale et de
la mémoire familiale. Au fil de quarante-huit entretiens familiaux et de cent
quarante-deux interviews individuels sur les histoires vécues du passé
national-socialiste et transmises entre les générations, il apparaît, en
effet, qu’à 'la mémoire culturelle' (celle qu’une société institue à une
époque donnée sur un certain passé à travers célébrations, discours officiels
et enseignement) s’oppose 'la mémoire communicative', non plus cognitive mais
émotionnelle, ciment de l’entente des membres d’un groupe (parents et proches)
sur ce qui fut leur passé vrai, et qui est constamment réactivée dans le
présent d’une loyauté et d’une identité collectives. Ainsi se transmettent
dans les familles d’autres images du passé national-socialiste que celles
diffusées à l’école : romantiques et enjolivées par l’intégration de scènes
cinématographiques, par exemple, elles sont avant tout relatives à la
souffrance des proches, causée par le mouchardage, la terreur, la guerre, les
bombes et la captivité. Paradoxalement, il semble que ce soit justement la
réussite de l’information et de l’éducation sur les crimes du passé qui
inspire aux enfants et petits-enfants le besoin de donner à leurs parents et
leurs grands-parents, au sein de l’univers horrifique du national-socialisme,
une place telle qu’aucun éclat de cette atrocité ne rejaillisse sur eux.
Transmis sous forme non pas de savoir mais de certitude, ces récits, pour
finir, convainquent chacun qu’il n’a pas de "nazi" dans sa propre famille :
"Grand-Père n’était pas un nazi."
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