Les Dépossédés
EAN13
9782221123171
Éditeur
Robert Laffont
Date de publication
Collection
Pavillons
Langue
français
Langue d'origine
suédois

Les Dépossédés

Robert Laffont

Pavillons

Indisponible
Publié en 2009 en Suède où il rencontra un grand succès après avoir créé
l'événement à Francfort, lauréat du prix August-Strindberg (l'équivalent
suédois du Goncourt), en cours de traduction dans 25 pays, Les Dépossédés, le
roman exceptionnel de Steve Sem-Sandberg, paraît aujourd'hui en France.


De 1940 à 1944, le ghetto de Lódz est placé sous la direction de Mordechai
Chaim Rumkowski, président du Conseil juif. Contrôlé strictement par
l'administration allemande, le Conseil juif dirige tous les aspects de la vie
quotidienne dans le ghetto : police, justice, santé, travail, alimentation.
Convaincu que, si les juifs se rendent indispensables à l'effort de guerre
allemand, ils seront épargnés, Rumkowski transforme le ghetto en un immense
atelier super productif. Pris au piège de sa logique, il sacrifie les
inadaptés et les indésirables. Il se mue ainsi, consciemment ou non, en un
très efficace rouage de la machine d'extermination nazie. En septembre 1942,
il prononce un discours insoutenable pour exhorter les parents à livrer leurs
enfants de moins de neuf ans, incapables de travailler. Les trahisons et les
efforts de Rumkowski furent vains : en 1944, Himmler donna l'ordre de "
liquider " le ghetto. Il ne restera qu'un peu plus de 800 survivants sur une
population ayant dépassé les 250 000 habitants. Traître pour certains, héros
pour d'autres, le personnage très controversé de Rumkowski suscite de
nombreuses interrogations sur la dignité, l'abjection et la survie.




Pour écrire ce roman, Sem-Sandberg s'est inspiré des archives du ghetto de
Lódz. Y étaient collectés quantité de faits officiels concernant le ghetto,
mais aussi des informations interdites cachées par les résistants, comme des
bulletins de guerre alliés, des cartes des fronts, des journaux intimes.
Privilégiant une écriture sobre ponctuée de purs moments de poésie, tantôt
vague de fond ressassant les événements de 1942, tantôt mélodie vibrante
d'émotion, Sem-Sandberg fait le pari de la littérature. En montrant que le
roman peut rendre compte de la Shoah, il se pose en héritier d'une autre
manière d'accomplir le devoir de mémoire : il n'est pas témoin, mais il est
passeur. Sans témoin l'Histoire perd son sens ; sans passeur, elle s'efface.
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