FLICS, Chronique d'un désastre annoncé
EAN13
9782234069688
Éditeur
Stock
Date de publication
Langue
français

Flics

Chronique d'un désastre annoncé

Stock

Indisponible

Autre version disponible

Les flics vont mal. Pris eux aussi comme tous les fonctionnaires de l’état
dans la tourmente de l’entreprise de déconstruction lancée par l’équipe au
pouvoir contre les services publics, mais avec ce paradoxe : alors que le
pouvoir fait de la lutte pour la sécurité son fonds de commerce, il attaque de
plein fouet les conditions d’exercice et la nature même des missions dévolues
à la police républicaine. Étranglés par une réduction drastique d’effectifs,
(11 000 effectifs en moins depuis 2004), les policiers sont empêchés d’assurer
un véritable service de proximité, d’accueil et de secours sur le terrain.
Soumis à la dictature du chiffre qui les pousse à faire de l’interpellation et
du contrôle à tout va, ils sont contraints de se livrer à des pratiques aux
frontières de l’illégalité, le profilage ethnique par exemple. Accablés de
directives ultra sécuritaires, ils voient leurs fonctions de prévention
détournées au profit exclusif de la répression. Managés à coup de peur, de
prime et de triche, ils ont le sentiment de ne plus travailler que pour
fournir à la hiérarchie des résultats qui pourront être utilisés à des fins de
communication politique. Expropriés de leur mission républicaine de service
public, ils sont pris dans les rais d’une idéologie racisante consistant à
stigmatiser toute une partie de la population reléguée dans des ghettos de
misère à la périphérie des grandes villes, qu’on leur demandera d’aller
pacifier, au cours d’opérations coups de poing, sans autre objectif que
d’épater la galerie et rassurer l’électeur en voie de lepénisation.
Tandis que le ministre de l’Intérieur Claude Guéant continue ses sorties
fracassantes sur sa volonté d’éradiquer la délinquance à coup d’effets
d’annonces, les policiers sur le terrain font les frais du double langage. Ni
effectifs ni moyens supplémentaires ne leur sont alloués, mais ce sont au
contraire les polices municipales, les réserves civiles, les officines privées
de sécurité et les systèmes de vidéo-surveillance qui sont convoqués en lieu
et place de la police nationale. Aux risques et périls de nos libertés
démocratiques.
S'identifier pour envoyer des commentaires.