Errances
EAN13
9782366821406
Éditeur
Éditions Gunten
Date de publication
Langue
français

Errances

Éditions Gunten

Indisponible
Jean-Paul Colin nous invite à le suivre dans ses Errances, récits de voyage
qu’il nous propose comme de brefs romans vrais. Franchir avec lui le temps
comme l’espace à travers la France, en vélo, en voiture, en car. Peu importe
le véhicule, l’ivresse est la même. Découvrir le banc de la rêverie,
Fleurines, La Nonette, Chantilly, Senlis, des Saints bien intentionnés,
Firmin, Léonard, Mortefontaine, l’Allemagne, la Roumanie, le Jura en passant
par Bagdad. Découvrir aussi que « les paysages gardent les souvenirs », que «
l’on peut voir avec les pieds », que Jean-Paul ne manque pas d’humour tandis
que Colin rend hommage à Flaubert, Rousseau, Nerval... Et que l’on va hésiter
entre « l’exquise solitude » ou « la plénitude offerte par les sites parcourus
». Jean-Paul Colin dévoile ses pensées, ouvre son carnet de route, et nous
transporte, malgré lui, malgré son humilité, comme seuls les poètes savent le
faire.
Grâce à leur talent et au sien, Jean-Paul Colin compose pour nous les paysages
« à coups de reflets et de senteurs » que l’on arrive à voir, à sentir... A
entendre... Pousse la porte des musées, des églises, des châteaux, pour notre
plus grand plaisir. Puis il écrit : « Il y a les usines où se fabriquent le
plaisir et le chagrin du monde, le reste, le reste n’est que littérature », eh
bien non, la littérature, la vôtre, reste nécessaire. Longtemps encore, après
la lecture de cet ouvrage, nous continuons à planer sur « le nuage rosé de
l’île de France », comme persiste ce fameux instant qui suit les musiques de
Mozart.

Extrait :

Par où commencer le récit d'impressions de voyage ? Surtout lorsqu’il s’agit
d’un voyage à bicyclette, durant lequel la fatigue musculaire se conjugue à
l’afflux de sensations de toutes sortes pour vous empêcher de bien goûter le
charme et l’intérêt du parcours. Ne voit-on pas aussi un peu avec les pieds ?
(pardonnez-moi ce prosaïsme). Toujours est-il qu’après m’être élancé
vaillamment hors de la capitale, avec mes deux jambes d’agrégatif pas entraîné
et ma fringale d’espace pour tout soutien, je ne tardai pas à constater quelle
différence essentielle existe entre le vélocipède et l’automobile, différence
que, je l’avoue à ma grande honte, j’avais quelque peu oubliée. Ah ! ma
vieille 201, malgré ma passion pour ta persévérante validité, je ne savais pas
encore combien tu m’étais précieuse ! Mais foin de regrets superflus ! Et que
je me fouette un peu de la vanité du sportif-quoique-intellectuel ! Car, parmi
mes chers camarades, combien d’agrégatifs, bourrés de science vaine, ne sont
pas partis pour des régions lointaines, et surtout pas à bicyclette, comme moi
!

*[23 avril]: selon le calendrier julien
*[XIXe]: 19e siècle
*[Ier]: 1er siècle
*[av. J.-C.]: avant Jésus-Christ
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