L'autopsie judiciaire, Histoire d'une pratique ordinaire au XIXe siècle
EAN13
9782753569393
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français

L'autopsie judiciaire

Histoire d'une pratique ordinaire au XIXe siècle

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Au XIXe siècle, la médecine légale se constitue comme une science à part
entière ayant enfin les honneurs de l’enseignement universitaire. Elle
bénéficie en outre de la lumière que quelques affaires criminelles médiatiques
braquent sur certaines de ses figures de proue. Cependant, il existe également
une médecine légale de l’ombre, exercée par des médecins experts « ordinaires
». Le présent ouvrage, fruit d’un travail de thèse remanié et condensé,
s’attache à apporter un éclairage sur la pratique ordinaire de l’expertise
judiciaire, à travers l’un de ses actes phares, l’autopsie. Requis par des
représentants de la justice qui ont tout loisir de faire appel à n’importe
quel professionnel de l’art de guérir, les experts médicaux, parfois peu au
fait des savoirs et protocoles opératoires propres à l’exercice cadavérique
médico-légal, doivent satisfaire les attentes et les interrogations
judiciaires sur les causes du décès. Pour ce faire, ils doivent réaliser leur
examen dans des conditions matérielles plus ou moins conformes aux critères
établis par la littérature spécialisée. Situation qui exige que les médecins
fassent souvent preuve d’une capacité d’adaptation et d’improvisation.
Rarement fuie par des médecins qui la considèrent comme une autre facette de
leur mission de secours envers la communauté, l’expertise cadavérique n’est
pourtant pas dénuée de conséquences néfastes pour son praticien, au plan
professionnel, économique, sanitaire ou émotionnel. Au sein des activités
cadavériques, l’autopsie médico-légale jouit d’un statut particulier conféré
par le contexte judiciaire dans lequel elle se déroule. Réglementations,
interdits et réticences populaires qui rythment, limitent et s’opposent aux
dissections, embaumements et autres examens anatomopathologiques, sont levés
face à l’expertise cadavérique. Source de libertés dans sa pratique, le cadre
judiciaire de l’examen post mortem est, à l’inverse, à l’origine de
contraintes rédactionnelles dans le processus de sa narration. Quant aux
protocoles opératoires mis en place par les princes de la médecine légale,
s’ils favorisent la préservation de l’intégrité de la dépouille mortelle, leur
raison d’être répond avant tout à des impératifs scientifiques et aux
exigences de la procédure judiciaire.
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