- EAN13
- 9782707320988
- ISBN
- 978-2-7073-2098-8
- Éditeur
- Les Éditions de Minuit
- Date de publication
- 10/2009
- Collection
- Paradoxe
- Nombre de pages
- 144
- Dimensions
- 18,5 x 13,5 x 1,4 cm
- Poids
- 162 g
- Code dewey
- 844.914
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Dante a, autrefois, imaginé qu'au creux de l'Enfer, dans la fosse des conseillers perfides , s’agitent les petites lumières (lucciole) des âmes mauvaises, bien loin de la grande et unique lumière (luce) promise au Paradis. Il semble bien que l’histoire moderne ait inversé ce rapport : les conseillers perfides s’agitent triomphalement sous les faisceaux de la grande lumière (télévisuelle, par exemple), tandis que les peuples sans pouvoir errent dans l’obscurité, telles des lucioles.
Pier Paolo Pasolini a pensé ce rapport entre les puissantes lumières du pouvoir et les lueurs survivantes des contre-pouvoirs. Mais il a fini par désespérer de cette résistance dans un texte fameux de 1975 sur la disparition des lucioles. Plus récemment, Giorgio Agamben a donné les assises philosophiques de ce pessimisme politique, depuis ses textes sur la destruction de l’expérience jusqu’à ses analyses du règne et de la gloire .
On conteste ici ce pronostic sans recours pour notre malaise dans la culture . Les lucioles n’ont disparu qu’à la vue de ceux qui ne sont plus à la bonne place pour les voir émettre leurs signaux lumineux. On tente de suivre la leçon de Walter Benjamin, pour qui déclin n’est pas disparition. Il faut organiser le pessimisme , disait Benjamin. Et les images — pour peu qu’elles soient rigoureusement et modestement pensées, pensées par exemple comme images-lucioles — ouvrent l’espace pour une telle résistance.
Pier Paolo Pasolini a pensé ce rapport entre les puissantes lumières du pouvoir et les lueurs survivantes des contre-pouvoirs. Mais il a fini par désespérer de cette résistance dans un texte fameux de 1975 sur la disparition des lucioles. Plus récemment, Giorgio Agamben a donné les assises philosophiques de ce pessimisme politique, depuis ses textes sur la destruction de l’expérience jusqu’à ses analyses du règne et de la gloire .
On conteste ici ce pronostic sans recours pour notre malaise dans la culture . Les lucioles n’ont disparu qu’à la vue de ceux qui ne sont plus à la bonne place pour les voir émettre leurs signaux lumineux. On tente de suivre la leçon de Walter Benjamin, pour qui déclin n’est pas disparition. Il faut organiser le pessimisme , disait Benjamin. Et les images — pour peu qu’elles soient rigoureusement et modestement pensées, pensées par exemple comme images-lucioles — ouvrent l’espace pour une telle résistance.
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