Rites et rituels contemporains
EAN13
9782200243456
ISBN
978-2-200-24345-6
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
128
Nombre de pages
125
Dimensions
1,8 x 1,3 cm
Poids
132 g
Langue
français
Code dewey
390.094

Rites et rituels contemporains

De

Armand Colin

128

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  • Vendu par Librairie Le Livre.com
    Description
    RO80248461: 2012. In-8. Broché. Etat d'usage, Couv. légèrement passée, Dos satisfaisant, Intérieur acceptable. 125 pages.. . . . Classification Dewey : 301-Sociologie
    État de l'exemplaire
    Etat d'usage, Couv. légèrement passée, Dos satisfaisant, Intérieur acceptable
    Format
    In-8
    Reliure
    Broché
    20.90 (Occasion)
1?>Le rite, en quête de sens?>Rite, rituel, cérémonie, fête : quel contenu sémantique ? Si l'on suit le linguiste Émile Benveniste, l'étymologie de « rite » viendrait de ritus qui signifie « ordre prescrit ». Ce terme est associé à des formes grecques, comme artus qui signifie « ordonnance », ararisko« harmoniser », « adapter », et arthmos qui évoque le « lien », la « jonction ». Avec la racine ar qui dérive de l'indo-européen védique (rta, arta), l'étymologie renvoie l'analyse vers l'ordre du cosmos, l'ordre des rapports entre les dieux et les hommes, l'ordre des hommes entre eux.Les proximités sémantiques du terme sont nombreuses, qu'il s'agisse de « cérémonie », terme dont l'origine réfère aux rites civiques solennels, donc d'origine profane ; en français, cérémonie, cérémonial et rituel se recouvrent dans le champ du religieux. Il est à noter que pour le grand folkloriste Arnold Van Gennep, cérémonie ou rite avaient pratiquement le même sens, puisque sur l'exemplaire personnel de son fameux ouvrage Les Rites de passage (cf. chapitre 2), il avait rayé le premier mot au profit du second (Pitt-Rivers, 1986 : 117). Pour d'autres auteurs, l'emploi de l'un ou l'autre terme semble être au contraire un discriminant puissant. Quant à « ritualisme », il renvoie à l'aspect outré d'un comportement, à l'excès de cérémonie, lorsqu'on devient « cérémonieux » par exemple. Pour les spécialistes de l'histoire des religions, et notamment ceux de l'histoire romaine, le rite ne serait précisément que ritualisme, un cadre formel vide de sens pour les acteurs, « cette zone rebutante où règne la routine des paroles et des gestes stéréotypés », qui serait opposé à ce qui fait la « dignité des religions » (Malamoud, 1994 : 5). Rite, dans cette acception, est opposé à adhésion individuelle ; il serait une sorte d'opium du peuple que les fondateurs des grandes religions auraient été obligés d'utiliser pour faire de nouveaux adeptes. Le rite en quelque sorte serait victime de son succès car l'endurance de la forme lui aurait fait perdre toute signification.À ces proches sémantiques, on peut ajouter « liturgie » qui, à Athènes, signifiait « un service public coûteux rendu en faveur du peuple par les classes les plus riches de la cité » (leitourgia : de leitos, « public », et ergon : « œuvre », « travail »). Souvent, les rites sont décrits par les indigènes comme une « œuvre », ou un « travail », ainsi que le remarque Raymond Firth, citant le commentaire indigène d'un cycle rituel comme le « travail » des dieux à Tikopia, dans les îles Salomon.Mais le terme est aussi rapproché de celui de « fête », qui relève autant du registre profane que religieux. Les fêtes, moments de jubilation collective, peuvent aussi conduire à une dissolution momentanée de la vie organisée et leurs frontières avec le jeu sont poreuses.1. Émile Durkheim : le rite, c'est sacré?>1.1 Rite et religionLa naissance de l'ethnologie qui voulait se fonder comme discipline scientifique conduisit les premiers savants à classer les faits qu'ils observaient ou qui étaient rapportés par les voyageurs. Sir James Frazer, dans son œuvre The Golden Bough (Le Rameau d'or, 1880-1935), analysant les magies et superstitions, pose certaines prémisses de ces classifications qui portent notamment sur les rites.Il distingue ainsi quatre catégories : les rites « sympathiques » (qui font intervenir un caractère de similitude), les rites « animistes » (dans lesquels la puissance est personnifiée : Dieu ou le totem), les rites à base « dynamiste » (dans lesquels intervient une puissance de type « mana ») et les rites « contagionnistes ». Ces types se combinent à des formes diverses : directs ou indirects, positifs ou négatifs. De telles classifications présentent en fait une faible valeur heuristique puisque tout rite peut entrer dans plusieurs des quatre catégories. Ainsi, un tabou interdisant à une femme enceinte de manger des mûres de peur que l'enfant ne porte une tache rouge sur le visage à la naissance serait un rite à la fois dynamiste (croyance à une puissance supérieure), contagionniste (la couleur du fruit s'imprime sur la joue du futur enfant), direct (il suffit de l'ingestion du fruit) et négatif (porteur de conséquences négatives) ! Cette méthode des folkloristes, qui isole le fait observé de son contexte, a été éradiquée par l'école sociologique qui a affirmé la valeur sociale du rituel (cf. chapitre 2).
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