Garfield & Cie

1 - Garfield 01 - L'attaque des lasagnes

008?>CHAPITRE 1?>UN GRAND JOUR?>Ce matin, je me suis levé avant tout le monde. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas tombé sur la tête. Et je suis encore moins devenu un lève-tôt. Ce serait aussi abominable que de perdre l'appétit... Si je me suis levé aux aurores, c'est parce qu'aujourd'hui est un grand jour : aujourd'hui, c'est mon anniversaire.009 Jon a plutôt intérêt à ne pas l'avoir oublié. Sinon, je dis à Liz qu'il dort avec un pyjama à rayures. Et qu'il ronfle. Et qu'il parle en dormant. En tout cas, je l'entends marmonner quelque chose quand j'entre dans sa chambre. On dirait qu'il discute avec une fille. Et d'après ce que Jon bafouille, elle est amoureuse de lui parce qu'il est dessinateur de BD. Aucun doute possible : Jon rêve.Il lui dit que leur amour est impossible, et bla, bla, bla, parce qu'il est déjà fiancé... N'importe quoi. Mais oh ! Stop ! C'est moi le héros du jour ! Le héros tout court d'ailleurs.Essayons une approche en douceur. J'évite la canette de soda qui traîne sur le sol (ça aussi je pourrais le dire à Liz : Jon ne fait pas le ménage), et je grimpe sur le lit.– Youhou, Jon, il faut se lever, c'est le grand jour...Aucune réaction. Ah là là, moi qui aime tant dormir, je déteste réveiller les autres. C'est un peu cruel. Enfin... Non ! Si c'est Jon qu'il faut réveiller, j'adore ça. Et je sais exactement comment m'y prendre. Aux grands mous les grands réveils.Il se trouve qu'exceptionnellement, en ce jour historique que représente mon anniversaire, j'ai gardé et pris avec moi mon nouveau réveil. C'est le trois mille six cent cinquantième que Jon m'achète. J'ai jeté tous les autres par la fenêtre. Ou à la poubelle. Ou sur Odie. Bref ! Je l'approche tout doucement de son oreille, j'enclenche l'alarme et... DRIIIIIIIIIIIIIIINNNNNG !Réaction immédiate. Jon hurle, saute en l'air et s'agrippe au plafond en frissonnant. Ça doit faire un moment qu'il ne s'est pas coupé les ongles pour réussir à les planter comme ça. On dirait... un chat. Bon, il est loin d'avoir ma grâce féline mais au moins maintenant, il est réveillé.– Pourquoi est-ce que tu as fait ça, Garfield ? me demande-t-il. C'est le jour des poubelles ?– Non, non.010– C'est ma fête ? On passe à l'heure d'été ?– Même pas.Je me demande parfois s'il ne fait pas un peu exprès d'être aussi tête en l'air. Je lui mets donc sous le nez le calendrier à mon effigie que je lui ai offert à Noël. Avec la date du 19 juin entourée en orange.– Oh non, s'écrie-t-il. C'est aujourd'hui ?011Ça me paraît clair, non ? Je crois que j'ai bien fait de le réveiller. Sinon, je pouvais leur dire adieu, à mes lasagnes d'anniversaire.– Je suis désolé, désolé, désolé, lance Jon en courant dans tous les sens.Il est désolé ? Et moi alors ?! Je vais devoir attendre...– Ce sera prêt en moins de deux, Garfield.J'y compte bien...012?>013?>CHAPITRE 2?>JE ME SUIS FAIT AVOIR?>J'aime bien la guirlande que Jon a accrochée dans le salon, sur la cheminée. Il l'a fabriquée avec des photos de moi. On devrait l'y laisser toute l'année. Ça donne du charme à la pièce.– Vas-y, Garfield, crie Jon depuis la cuisine. Installe-toi ! C'est bientôt prêt.Il vaudrait mieux pour toi, Jon. Je commence à m'impatienter sérieusement. En attendant, j'ai mis mon chapeau pointu jaune à pois rouges sur une oreille ( le premier qui dit que j'ai la grosse tête, je lui fais manger mon chapeau) et ma serviette blanche à carreaux bleus autour du cou.Et puisque c'est mon anniversaire et que, le jour de son anniversaire, on peut faire ce qu'on veut, j'en profite pour donner un petit coup de sifflet dans la014 truffe d'Odie. Oui, je sais : j'embête Odie tous les autres jours de l'année aussi.Jon, lui, s'active.– Tu vas te régaler, je l'entends s'exclamer depuis la cuisine.Arrête de parler, Jon. Il est temps de passer à table.– Et voilààààà ! Les lasagnes d'anniversaire de Monsieur.J'ai failli attendre.Je jette les couverts et engloutis la première part avec les pattes. Et avec la bougie. Que je recrache juste après. C'est pour Odie. Il adore les attraper au vol et les reposer sur le plat au fur et à mesure que je le vide.