L'Italie de 1815 à nos jours
EAN13
9782011461421
ISBN
978-2-01-146142-1
Éditeur
Hachette Éducation
Date de publication
Collection
LES FONDAMENTAU
Nombre de pages
160
Dimensions
19 x 14 cm
Poids
180 g
Langue
français
Code dewey
940

L'Italie de 1815 à nos jours

De

Hachette Éducation

Les Fondamentau

Trouvez les offres des librairies les plus proches :
ou
entrez le nom de votre ville

Offres

PREMIÈRE PARTIE?>De Turin à Rome. La construction d'un État (1815-1870)?>?>1?>Le temps des Restaurations (1815-1846)?>LE POIDS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE?>La Révolution française constitue bien une rupture dans l'histoire de l'Italie. Une Storia d'Italia, récemment publiée sous la direction de Giovanni Sabbatucci et de Vittorio Vidotto (six volumes, Bari, Laterza, 1994-1999), en fait à juste titre une « ligne de partage des eaux ». La France révolutionnaire, puis impériale, de 1796 à 1815, s'était installée dans la péninsule, par annexion (le Piémont, Gênes, la Toscane, la partie occidentale des États pontificaux), par la transformation en États vassaux des royaumes d'Italie et de Naples, ou encore par le maintien de quelques principautés enclavées (Lucques, Bénévent, Saint-Marin) et administrées par des Français. La France a ainsi ouvert la voie à l'Unité.Ont été définis trois grands blocs territoriaux dont les structures économiques et sociales ont subi de profondes transformations. Celles-ci furent bien accueillies surtout par les bourgeoisies urbaines, une partie de l'aristocratie réformiste, chez les intellectuels et les artistes. Les masses rurales sont, elles, restées en dehors du mouvement et n'ont guère profité des changements tels que la suppression de la féodalité et des privilèges, la mise en place d'une administration moderne calquée sur celle des départements français, l'unification des codes (Code civil, Code pénal, Code commercial) et des poids et mesures ou encore la modernisation des villes (Milan notamment, mais également Rome). Les infrastructures routières furent aussi développées afin de désenclaver l'Italie : la route du Simplon reliant Milan à la Suisse était, de ce point de vue, exemplaire.Sans provoquer des réactions antifrançaises violentes, comme en Espagne, au Tyrol, en Russie ou dans les États allemands, la présence française a entraîné l'émergence d'un sentiment national italien, notamment face à la volonté de francisation de l'administration, en particulier dans les régions annexées à l'Empire. La loi du 13 juin 1803, par exemple, rendait obligatoire l'usage du français pour la rédaction des actes publics. Ce sentiment s'est notamment exprimé à travers la littérature du Napolitain Vincenzo Cuoco, qui animait un périodique à vocation nationale, Il Giornale italiano,à Ugo Foscolo, vecteur du refus de la francisation, et l'un des propagateurs de l'idée unitaire. En 1806, ses Sepolcri exaltaient puissamment une ardente italianité. Son roman, Dernières Lettres de Jacopo Ortis (1802) inspira plusieurs générations de jeunes Italiens.C'est alors que naquirent les premières organisations politiques, sous la forme de sociétés secrètes dont la principale était la Charbonnerie (Carbonaria), particulièrement active dans le royaume de Naples, mais aussi dans le Nord. D'origine française, du Jura plus particulièrement, la Charbonnerie a été implantée en terre italienne par des fonctionnaires de l'Empire. Son caractère mystérieux a été accentué par son organisation en structures séparées, les « ventes » (le carbonaro ne connaît que les membres de sa propre « vente »), et par tout un rituel (mots de passe, signes de reconnaissance). Elle a recruté beaucoup d'anciens militaires nostalgiques d'un temps glorieux, des étudiants, dans la petite bourgeoisie, mais est restée coupée du peuple.D'autres sociétés se formèrent sur un modèle semblable, secrètes, compartimentées, entretenant le mystère : la Société des rayons (Società dei Raggi), l'Adelphie présente surtout dans le Nord de la péninsule, la Guelfie dans les États du pape, par exemple. Elles regroupaient des déçus de la Révolution, nostalgiques du jacobinisme, qui n'acceptaient pas la remise en ordre opérée par l'Empire. Leur action était parfois violente contre les soldats français ou contre des fonctionnaires réputés francophiles, mais restait confuse.La Révolution française a ainsi amplifié et donné de la consistance à un mouvement de renaissance culturelle et politique, qui était apparu à la fin du XVIIIe siècle, sous l'influence des Lumières, dans un cadre de despotisme éclairé. Elle a ouvert la voie à un important processus de réformes dans les divers États italiens, avec la réduction des héritages féodaux, l'organisation centralisée des États, l'uniformisation de l'administration, de la justice, des finances, la limitation de l'influence de l'Église au profit d'un pouvoir civil affirmant son caractère laïc (ainsi les tribunaux ecclésiastiques furent-ils supprimés en Toscane) et la suprématie de ce pouvoir civil par rapport à l'autorité ecclésiale. Sur cet aspect, se note aussi l'influence de la politique religieuse autrichienne initiée au XVIIIe siècle par l'empereur Joseph Il (1765-1790) qui entendait défendre les prérogatives de l'État par rapport à l'Église (le « joséphisme »).1815 : « UNE EXPRESSION GÉOGRAPHIQUE »?>¦ L'Autriche dominante1815 marqua un retour en arrière du point de vue de la recherche d'une unité nationale. Le prince de Metternich, chancelier d'Autriche, lors du congrès réuni à Vienne en juin 1815 (il s'agissait de réorganiser l'Europe après la bourrasque révolutionnaire et impériale, à l'issue d'une guerre quasi générale et permanente, à l'exception de quelques brèves périodes de paix, ouverte en avril 1792 et achevée à Waterloo en juin 1815), refusa d'envisager l'unité de la péninsule. Il voulait ainsi y assurer la domination autrichienne, soit directement sur le royaume lombardo-vénitien, soit indirectement sur de petits États désormais gouvernés par des princes des anciennes dynasties chassées par la Révolution et restaurées, clients privilégiés de la puissante Autriche : le grand-duché de Toscane (Ferdinand III de Lorraine-Habsbourg), les duchés de Modène (François IV d'Este-Lorraine), de Parme (Marie-Louise de Habsbourg, épouse de Napoléon ler), de Massa-Carrara (Marie-Béatrice d'Este), de Lucques (Charles-Ludovic de Bourbon-Parme). Une légère simplification de la carte fut obtenue en 1827 avec le rattachement de Massa-Carrara à Modène, et, en 1847, de Lucques à la Toscane.Tous ces États, constitués lors du congrès de Vienne sur la base du seul principe de la légitimité dynastique, sans s'interroger sur le sens de la volonté populaire, étaient singulièrement dépendants de l'Autriche aux points de vue tant diplomatique, militaire et policier, qu'économique (il convient de ne pas oublier la minuscule République de Saint-Marin nichée au cœur des Apennins, aux confins de la Toscane et de l'Émilie).Plus autonomes en apparence étaient les États pontificaux, d'un poids particulier en Italie, occupant toute la partie centrale de la péninsule, prise comme en écharpe, où le pape Pie VII retrouvait son pouvoir temporel, et le royaume de Naples restitué aux Bourbons d'Espagne. Le roi Ferdinand IV réunit Naples et la Sicile pour former le royaume des Deux-Siciles, et prit le nom de Ferdinand Ier. En réalité, l'équilibre intérieur de ces deux États et leur existence même dépendaient entièrement du soutien de l'Autriche.¦ l'émergence du royaume de Piémont-SardaigneSeul le royaume de Piémont-Sardaigne avec à sa tête le roi Victor-Emmanuel Ier, de la dynastie des Savoie, échappait à la pression de cette dernière. Il retrouvait ses frontières de 1798, mais il s'était agrandi de Gênes et de la Ligurie. Il devint vite un élément essentiel du nouvel équilibre européen : la Grande-Bretagne, la France comme la Prusse n'ayant guère intérêt à le laisser se soumettre à l'Autriche, déjà bien puissante en Italie. Il acquit donc très vite une fonction fondamentalement anti-autrichienne, même si la politique anti-libérale du souverain en limitait003L'Italie de la Restauration (1815-1859) les effets. En raison même de ce rôle de fait, imposé plus par les circonstances que par la volonté d'un souverain fort réactionnaire, ce royaume allait porter les espoirs de tous ceux qui rêvaient de bouter les Autrichiens hors d'Italie.L'Italie se singularisait donc dans le paysage politique européen par la coexistence de trois types d'entités politiques : des possessions de l'empire d'Autriche, placées sous le régime de l'administration directe : la Lombardie, la Vénétie ; des É...
S'identifier pour envoyer des commentaires.

Autres contributions de...

Plus d'informations sur Jean-Dominique Durand