- EAN13
- 9782760618213
- ISBN
- 978-2-7606-1821-3
- Éditeur
- PRESSES DE L'UNIVERSITE DE MONTREAL
- Date de publication
- 2003
- Nombre de pages
- 111
Le sourire d'Anton ou l'adieu au roman
Major, André
Presses De L'Universite De Montreal
Longtemps le roman m'est apparu comme la voie royale de l'art littéraire pour diverses raisons aussi bien objectives que personnelles. Alliant la trivialité quotidienne à la grandeur tragique, soudant le privé au collectif, jouant sur tous les tableaux, pillant le bagage intime du romancier sans négliger les richesses d'autrui, se forgeant sans vergogne à même les métaux les plus vils tout en se parant des ors et des pierres précieuses, il use de tous les langages, il use du passé comme du présent, il use du pastiche comme des registres les plus variés. Théâtre du quotidien planté au coeur de l'éternité, c'est un art dépourvu de scrupules moraux commed'entraves philosophiques, un art qui viole ses propres règles pour en inventer d'autres qui peuvent relever de genres parallèles. Je l'ai toujours considéré moins comme un genre en soi que comme le fourre-tout idéal, le détour par quoi atteindre à l'expression la plus complète de l'expérience humaine. Un détour qui aurait l'avantage inépuisable de libérer la création du tabou autobiographique : par le biais de la fiction, en effet, un écrivain se livre sans risque inhibiteur, plus totalement encore que dans l'entreprise autobio-graphique. Cela dit, j'ai fini par me lasser de ces détours, aussi libérateurs fussent-ils, et par devenir passablement indifférent à cette forme détournée d'aveu tout d'abord comme lecteur gavé de péripéties romanesques, puis comme écrivain lassé d'arpenter le même territoire imaginaire. Gavage et lassitude qui m'ont amené à m'intéresser de plus près, et avec une gourmandise aussi grande que jadis à l'égard du romanesque, à ce qu'on appelle la littérature intimiste -- carnets, papiers collés et journaux de toutes sortes, à commencer par ceux de Léautaud, de Jünger, de Perros, de Pavese et de Gombrowicz, qui constituent des lieux où s'affirment une personnalité et une écriture libérée des contraintes de la composition.
Après deux recueils de poèmes, André Major publie aux Éditions Parti pris un premier roman, Le Cabochon (1964), de même qu'un recueil de nouvelles, La Chair de poule (1965). Après avoir été journaliste au Devoir de 1967 à 1970, période au cours de laquelle il publie un roman, Le Vent du diable, et un essai sur Félix-Antoine Savard, il séjourne à Toulouse où une bourse lui permet d'entreprendre L'Épouvantail, premier volet des Histoires de déserteurs auxquelles il travaille jusqu'en 1976. Tout en oeuvrant comme réalisateur au service des émissions culturelles de Radio-Canada de 1973 à 1997, il poursuit une oeuvre de romancier (La Vie provisoire) et de nouvelliste (La Folle d'Elvis et L'Hiver au coeur).
Lauréat du prix du Gouverneur général en 1977 pour Les Rescapés (troisième volet de Histoires de déserteurs) et du prix Canada/Communauté française de Belgique en 1991, il reçoit le prix Athanase-David pour l'ensemble de son œuvre en 1992. Le sourire d'Anton ou l'adieu au roman est un extrait du journal qu'il tient depuis une vingtaine d'années.
Après deux recueils de poèmes, André Major publie aux Éditions Parti pris un premier roman, Le Cabochon (1964), de même qu'un recueil de nouvelles, La Chair de poule (1965). Après avoir été journaliste au Devoir de 1967 à 1970, période au cours de laquelle il publie un roman, Le Vent du diable, et un essai sur Félix-Antoine Savard, il séjourne à Toulouse où une bourse lui permet d'entreprendre L'Épouvantail, premier volet des Histoires de déserteurs auxquelles il travaille jusqu'en 1976. Tout en oeuvrant comme réalisateur au service des émissions culturelles de Radio-Canada de 1973 à 1997, il poursuit une oeuvre de romancier (La Vie provisoire) et de nouvelliste (La Folle d'Elvis et L'Hiver au coeur).
Lauréat du prix du Gouverneur général en 1977 pour Les Rescapés (troisième volet de Histoires de déserteurs) et du prix Canada/Communauté française de Belgique en 1991, il reçoit le prix Athanase-David pour l'ensemble de son œuvre en 1992. Le sourire d'Anton ou l'adieu au roman est un extrait du journal qu'il tient depuis une vingtaine d'années.
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