La mariée de Hong Kong / L'appel de la passion
EAN13
9782280084833
ISBN
978-2-280-08483-3
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Passions (14)
Nombre de pages
470
Dimensions
18 x 12 cm
Poids
318 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais

La mariée de Hong Kong / L'appel de la passion

De

Harlequin

Passions

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- 1 -

Hallie Bennett vendait des chaussures depuis exactement un mois : seule dans une petite boutique de Chelsea depuis trente jours, elle comptait les heures qui s'écoulaient, interminables. Comment allait-elle tenir un mois de plus ? Ce job était si abrutissant !

Ce matin, elle avait trié le stock de la réserve par marque et par modèle. Une fois dans la boutique, elle avait rangé les chaussures par couleur et par style. Elle avait ensuite passé l'aspirateur, essuyé la poussière. Quant aux clients, comme d'habitude, ils brillaient par leur absence ! Enfin, il n'était jamais que midi.

Pour tromper son désœuvrement, Hallie attrapa une jolie sandale en léopard aux talons d'onyx. Quelle femme serait prête à payer trois cent soixante-quinze livres sterling pour ce genre de chaussures ? Songeuse, elle la caressa du bout des doigts, avant de la déposer au creux de sa main.

— Alors qu'en penses-tu, petite chaussure ? Allons-nous essayer de passer le minuscule trente-six que tu es à un pied de taille quarante, aujourd'hui ?

Elle fit faire un petit signe affirmatif à la chaussure.

— Je suis d'accord avec toi, reprit-elle, mais que puis-je faire ? Ces femmes n'écoutent rien et préféreraient mourir plutôt que d'admettre qu'elles chaussent du quarante.

Au bruit de la porte de la boutique qui s'ouvrait, Hallie s'empressa de replacer la chaussure sur son support, avant de se retourner.

— Quelle boutique ravissante, ma chérie ! s'exclama une voix féminine. Je n'osais même pas entrer. Jusqu'à ce que je vous voie converser avec cette chaussure.

La femme qui venait de s'adresser à elle était un tissu de contradictions : à l'évidence presque sexagénaire, l'élégance de sa tenue ne faisait que rehausser la splendeur de sa silhouette, véritable triomphe sur la nature. Cela ne l'empêchait pas d'afficher ses rides et ses cheveux argentés avec le plus grand naturel. Quant au « ma chérie » dont elle avait salué Hallie, il était plein de chaleur, peut-être même sincère.

— Entrez jeter un coup d'œil, l'invita Hallie avec un sourire. Et faites-moi confiance, mes chaussures ne parlent pas.

— Oh ! Vous êtes australienne, reprit la cliente d'un ton enchanté. J'adore l'accent australien !

Le sourire d'Hallie s'élargit encore. Son regard glissa alors sur l'homme qui accompagnait la cliente. Bouche bée, elle resta comme subjuguée, incapable de détacher les yeux du superbe spécimen.

Sous les cheveux de jais, les yeux d'un bleu intense lançaient des éclairs dangereux, comme un avertissement, un regard qui semblait dire : « Inutile d'essayer de me séduire si l'on n'accepte pas le jeu suivant mes règles. »

Il aurait pu être comparé à un somptueux accessoire de mode, un sac Hermès par exemple : le genre d'objet pour lequel une femme avait un désir impérieux et immédiat, malgré le prix astronomique qu'elle savait devoir payer. Il se mit alors à parler et Hallie se sentit retomber sur terre.

— Elle a besoin d'une paire de chaussures, expliqua-t-il d'une voix de baryton, outrageusement sexy. Quelque chose de plus approprié pour une femme de son âge, ajouta-t-il en désignant du regard les chaussures de la femme qui l'accompagnait.

— Je ne vois pas ce que vous reprochez à ces chaussures, elles sont superbes, s'exclama Hallie en contemplant les chaussures de la cliente, pleine de respect devant les sandales Ferragamo à talons hauts, d'un rouge flamboyant, qui habillaient un pied parfaitement soigné.

— Merci, ma chère, répondit la femme. La raison pour laquelle certains enfants voudraient voir leur mère porter des chaussures orthopédiques passé cinquante ans me dépasse complètement. Ton père aurait adoré ces sandales !

Ainsi, songea Hallie, l'homme au regard indigo était le fils de cette femme. Visiblement, il s'apprêtait à passer un mauvais quart d'heure. Elle ferait tout aussi bien de les laisser se débrouiller.

— Bien ! fit Hallie, d'un air avenant, si vous avez besoin de moi, je suis au comptoir.

L'homme réagit au quart de tour, lui bloquant le passage.

— Il n'est pas question de me laisser seul avec ma mère ! Donnez-lui des chaussures à essayer, n'importe lesquelles. Celles-ci, suggéra-t-il en attrapant les sandales léopard.

— Excellent choix ! s'exclama Hallie en les lui reprenant des mains avec adresse. Et une affaire, à seulement trois cent soixante-quinze livres. Pensez-vous que votre mère en veuille deux paires ?

Les yeux de son interlocuteur se plissèrent et Hallie lui décocha son sourire le plus innocent.

— Si seulement je pouvais vivre dans l'attente d'une bonne nouvelle, reprit la cliente avec un soupir à fendre l'âme en s'installant sur le siège de cuir noir pour enlever l'une de ses chaussures. Des petits-enfants, par exemple, j'ai besoin de petits-enfants.

Hallie ne put retenir un sourire. Cette femme si chic était une comédienne-née !
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