La maman que sa fille attendait- Le voyage de l'amour
EAN13
9782280281683
ISBN
978-2-280-28168-3
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Prelud' (2379)
Dimensions
17,8 x 10,9 x 1,7 cm
Poids
154 g
Langue
français

La maman que sa fille attendait- Le voyage de l'amour

Harlequin

Prelud'

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1.

Sophie Baxter crispa les doigts sur son volant. La nuit était noire, le temps exécrable et la chaussée glissante. Un sol boueux adhérait aux roues de la voiture. Elle avait depuis tant d'années l'habitude de rouler sur l'asphalte impeccable des villes néo-zélandaises que les routes de campagne, sinueuses et ravinées, lui paraissaient aujourd'hui dangereuses. Elle s'épuisait les yeux à fixer le pare-brise embué. Les flocons s'étaient transformés en neige fondue. La visibilité était presque nulle.

Soudain, une forme sombre surgit devant son véhicule. Elle enfonça la pédale de frein et vit la silhouette d'un homme se dresser devant elle. L'individu, planté au beau milieu de la voie, agitait les bras au-dessus de sa tête. Comme elle braquait violemment sur sa droite pour l'éviter, elle se sentit glisser vers le bas-côté. Après quelques secondes interminables, la voiture s'immobilisa enfin. Mais, tandis qu'elle reprenait peu à peu ses esprits, une vision plus incroyable encore la cloua sur son siège. Une masse luisante, au gabarit impressionnant, traversa la chaussée. Ses pupilles s'élargirent un peu plus. Non, elle ne rêvait pas. Il s'agissait bien d'un cheval. Un cheval en liberté sur la route !

Elle plongea la main dans son sac et en sortit son portable. Les doigts tremblants, elle composa le numéro des urgences.

— Qu'y a-t-il pour votre service, madame ? Avez-vous besoin des pompiers, d'une ambulance ou de la police ?

La voix était calme et posée, et Sophie retint son souffle avant de répondre.

— La police.

Après un bref silence, il y eut un déclic sur la ligne.

— Police secours, bonsoir !

Rejetant la tête en arrière, elle essaya d'apaiser les battements de son cœur.

— Je veux vous signaler un cheval en liberté sur la route, dit-elle. J'ai failli le percuter, ainsi que l'homme qui courait à ses trousses.

Comme elle précisait sa localisation à l'agent, un coup sourd la fit bondir. L'individu qui lui avait bloqué la chaussée frappait à sa portière. Il avait l'air furieux. Elle raccrocha et abaissa sa vitre dans l'intention de s'excuser, mais il ne lui en laissa pas le temps.

— Vous comptez rester toute la nuit dans votre voiture ou vous allez enfin vous décider à venir m'aider ?

Elle eut un mouvement de recul. Il avait un certain culot.

— J'aurais pu vous tuer ! répondit-elle avec colère. Que faisiez-vous au milieu de la route ?

Il lui lança un regard peu amène.

— J'essayais de vous éviter une collision avec une jument, tout simplement.

Voilà qu'il retournait la situation à son avantage ! Qui était donc ce curieux personnage ? Elle prit le temps de l'observer. Il mesurait sans doute plus d'un mètre quatre-vingts et jouissait d'un physique avantageux. C'était un bel homme, elle en était convaincue, même si l'obscurité l'empêchait de distinguer précisément ses traits. Ses cheveux noirs étaient plaqués sur son crâne. Il était trempé jusqu'aux os et visiblement hors de lui.

Elle ne se laissa pas impressionner pour autant.

— Est-ce une raison pour vous montrer aussi agressif ?

Comprenant qu'il avait affaire à une femme de caractère, il changea d'attitude.

— Je suis désolé, madame. Je... j'ai dû vous paraître un peu brutal.

« Brutal », le mot était assez bien choisi.

— En fait, j'apprécierais un coup de main. Si vous ne craignez pas de vous mouiller, bien sûr. J'étais sur le point de rattraper la jument quand vous êtes arrivée. Maintenant, elle a de nouveau disparu.

Elle soupira. Au fond, il n'était peut-être pas si mauvais ! Sans doute l'avait-elle effrayé lui aussi.

— Je vais vous aider.

Elle saisit son ciré sur la banquette arrière et l'enfila avant de sortir de voiture.

— Je suis bénévole au refuge, dit-elle. Je connais bien les animaux. A nous deux, nous allons la retrouver.

— Merci, fit-il, visiblement soulagé.

Elle referma sa portière et remonta sa capuche.

— J'ai prévenu la police. Nous devrions avoir du renfort d'ici peu.

L'inconnu rejeta la tête en arrière.

— Décidément, ce n'est pas mon jour !

En quoi l'arrivée des policiers pouvait-elle l'ennuyer ?

— Il y a un problème ? demanda-t-elle.

Il se détourna du véhicule.

— Assez bavardé ! fit-il, ignorant sa question. Il faut rattraper ces maudites bêtes et les mettre à l'abri dans mon van !

Elle lui emboîta le pas.

— Vous voulez dire qu'il y en a plusieurs ?

Il leva un bras sur sa droite.

— Trois dans ce champ, derrière la clôture, et une en liberté.

Elle réfléchit un instant.

— Il faut d'abord regrouper les trois premières. La quatrième les rejoindra naturellement.

Il marqua une pause et la regarda par-dessus son épaule.

— Vous avez raison. J'aurais dû y penser plus tôt.

Les yeux de Lark Anderson s'attardèrent sur la silhouette de la jeune femme. Elle était grande et mince, c'était à peu près tout ce qu'il pouvait voir.
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