LES CATHARES : De La Gloire √† La Trag√©die, 1205-1244, De la gloire à la tragédie (1209-1244)
EAN13
9782841875894
ISBN
978-2-84187-589-4
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Histoire
Nombre de pages
334
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
100 g
Langue
français
Code dewey
272.3

LES CATHARES : De La Gloire à La Tragédie, 1205-1244

De la gloire à la tragédie (1209-1244)

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eISBN 978-2-8098-1338-8

Copyright © L'Archipel, 2005.

Avant-propos

Ce que l'on appelle traditionnellement – et à tort1– la croisade albigeoise est un conflit religieux et politique qui ensanglanta le comté de Toulouse et tout le Languedoc entre 1208 et 1255, conflit à l'issue duquel l'État indépendant qui était la propriété du comte de Toulouse, vassal du roi de France, finit par passer entre les mains de ce monarque, Philippe le Hardi, le 24 août 1271. Cette guerre de conquête à prétexte religieux nous a été rapportée (en latin), dans tous ses détails, par deux chroniqueurs qui en furent les témoins : Pierre des Vaux-de-Cernay (ou de Vaux-Cernay) et Guillaume de Puylaurens.

Le premier était moine en l'abbaye de ce lieu, incluse dans le diocèse de Chartres, dont son oncle, Gui, était l'abbé. En 1202, il rejoignit avec celui-ci, à Venise, l'armée de la IVe Croisade. Il participa à la prise de Zara (aujourd'hui Zadar, en Hongrie), mais revint en France lorsque les croisés, renonçant à partir pour la Terre sainte, décidèrent de s'emparer d'abord de Constantinople afin d'en déloger l'empereur grec et d'y instaurer, en 1204, un empire latin. Puis, en 1206, Pierre des Vaux-de-Cernay accompagna son oncle dans le Languedoc, afin d'y prêcher contre l'hérésie des albigeois, et il y demeura les années suivantes, avec l'armée de Simon de Montfort, chargé de la réprimer2. Ce moine a écrit une Histoire albigeoise qui nous est très précieuse quant au récit des événements (il en fut le témoin oculaire), mais dont il faut cependant se méfier, en raison de sa trop grande partialité en faveur des croisés. Elle fut imprimée pour la première fois à Troyes en 1615, et nous la citons, dans ce livre, d'après la traduction qu'en ont donnée Pascal Guébin et Henri Maisonneuve3, que nous désignons par le sigle HA. Il semble que Pierre des Vaux-de-Cernay a commencé à écrire son Histoire albigeoise vers 1213 et qu'il l'a terminée après la mort de Simon de Montfort en 1218, puisqu'il mentionne cet événement dans son poème (CC, 205, vers 128).

Par ailleurs, deux clercs occitans, l'un navarrais et l'autre toulousain, ont rédigé une chronique de la croisade, en langue d'oc, sous la forme d'une chanson de geste de près de dix mille vers rimés (des alexandrins), répartis en 214 laisses, connue sous le titre de Chanson de la Croisade albigeoise (nous la désignons ici par le sigle CC, suivi du numéro des laisses4). Nous connaissons l'identité du premier de ces deux auteurs car il se présente lui-même au début de la Chanson : il s'agit d'un certain Guillaume de Tudèle, établi à Montauban, qui avait pris le parti des croisés – donc, eu égard à ses origines occitanes, d'un « traître » à la cause albigeoise –, et protégé de Simon de Montfort, le sinistre chef militaire agissant pour le compte du pape et du roi de France. Guillaume a écrit les 130 premières laisses du poème, soit 2 749 vers. Son récit commence le 15 janvier 1208, sur les rives du Rhône, avec l'assassinat du légat du pape Pierre de Castelnau par un gentilhomme toulousain, meurtre qui déclencha les opérations militaires de la croisade. Il s'achève par le compte rendu de l'assemblée tenue par Simon de Montfort le 1er décembre 1212 à Pamiers5, dans l'Ariège. Il est clair que Guillaume de Tudèle, protégé du comte Baudoin (frère du comte Raymond VI de Toulouse et qui, ayant trahi la cause albigeoise, était passé dans le camp des croisés), est violemment hostile aux hérétiques ; mais en bon adepte du double jeu, il n'en respecte pas moins ce Raymond VI de Toulouse qu'il nomme « le preux comte Raymond ». De cette appartenance ambiguë à deux camps ennemis, il résulte une certaine absence de flamme dans la première partie de la Chanson.

Tout autre est la personnalité du continuateur anonyme de l'œuvre. Celui-ci, catholique orthodoxe, ne fait jamais allusion à l'hérésie cathare, respecte le pape et ses ministres et considère la croisade albigeoise comme une guerre civile entre les barons du Nord et les barons occitans, les premiers cherchant à mettre la main sur les fiefs des seconds, avec la bénédiction du roi Philippe II Auguste. La question qui semble préoccuper le coauteur inconnu de la Chanson n'est pas tant le sort des hérétiques que le rétablissement du droit féodal, ciment politique de l'Europe occidentale chrétienne, passablement bouleversée par la croisade.

Il faut lire à ce sujet les laisses 143 à 147, qui rapportent les débats du IVe concile du Latran6 quant aux conséquences juridiques inextricables de la croisade : que vont devenir les fiefs héréditaires des comtes occitans, morts au combat ou excommuniés par le pape, que se sont attribués les croisés vainqueurs ? Les héritiers, innocents, devront-ils les perdre du fait de la faute de leurs pères ? Le cas le plus brûlant était celui de Raymond VII, fils du comte de Toulouse Raymond VI, qui avait été excommunié : devrait-il dire adieu à son héritage ? Il n'avait pas encore prêté l'hommage féodal au roi de France ; devait-il néanmoins se conduire comme s'il était lié au roi au même titre que son père ? Et les vassaux des comtes excommuniés ou tués, quel seigneur devaient-ils servir ? Écoutons le poète sans nom nous présenter, en alexandrins, ce fameux concile :

« Voici donc assemblée la cour du sire pape
dont grande est la piété. La bruissante rumeur
des prélats, cardinaux, évêques, abbés, prieurs,
primats, princes de sang et puissants chevaliers,
venus de maint pays emplit la grande salle,
où tous sont réunis en conseil conciliaire.
Le comte de Toulouse7 est là, son fils aussi,
son bel et bon garçon secrètement venu
d'Angleterre, escorté par de rares fidèles,
[...]
Le pape, à bras ouverts, l'accueille et le bénit.
Jamais en vérité plus avenant jeune homme
ne lui fut présenté. Il est de belle allure,
d'air sage et de sang pur : Angleterre, Toulouse
et France font en lui alliance royale.
Le voici à genoux devant le saint pontife,
(à son côté se tient le bon seigneur de Foix).
Il demande son dû : la terre de ses pères.
Le pape longuement contemple le jeune homme.
[...]
Hélas, il ne peut rien. Nos comtes le pressentent.
Certes, le saint pontife habilement l'affirme
par écrits solennels et discours haut tenus
devant les gens d'Église et les barons pr...
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