Géopolitique du sionisme, stratégies d'Israël
EAN13
9782200345426
ISBN
978-2-200-34542-6
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Perspectives géopolitiques
Nombre de pages
320
Dimensions
21 x 15 cm
Poids
521 g
Langue
français
Code dewey
320.54

Géopolitique du sionisme

stratégies d'Israël

De

Armand Colin

Perspectives géopolitiques

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INTRODUCTION?>L'un des phénomènes les plus intéressants à observer lorsqu'on aborde le sionisme et Israël, c'est la passion sinon la fascination que ces thèmes de recherche suscitent à peu près universellement ! Avant même d'entrer dans l'analyse de ces réalités politiques, géographiques, et, finalement hautement géopolitiques, on pourrait y consacrer des travaux entiers... Que beaucoup parmi les 7 ou 8 millions de Juifs diasporiques dans le monde s'intéressent au sionisme se conçoit aisément ; que 290 millions d'Arabes s'émeuvent du conflit israélo-palestinien paraît assez naturel, et l'on pourrait étendre cet intérêt à nombre de musulmans ; mais que de jeunes Japonais n'ayant jamais approché un Juif (ni un Arabe au demeurant) viennent assassiner des « ennemis sionistes » à 12 000 km de chez eux au péril de leur vie laisse pantois.1De même, tandis qu'un continent entier, l'Afrique contemporaine des années 1990-2000, subit des pandémies, guerres, dictatures, famines et autres génocides avérés emportant des civils par millions, les universités européennes rivalisent de colloques sur la légitimité du sionisme (créé voilà plus d'un siècle !) et la politique d'un État de 21 000 km1peuplé par 7 millions d'âmes... En 2003, dans un contexte d'exceptionnelle couverture médiatique des violences israélo-palestiniennes, un sondage effectué dans l'ensemble des quinze pays membres de l'Union européenne confirmait cette véritable obsession en révélant que, pour une majorité relative de personnes interrogées, l'État hébreu était « le pays le plus menaçant pour la paix dans le monde ». Comment expliquer cet engouement virant souvent à la fascination ?On pourrait se contenter – dans un ouvrage à caractère mystique – de la traditionnelle assertion romantique selon laquelle la Terre Sainte rend décidément fous les hommes, et autres « de Jérusalem dépend la paix du monde ». En dépit de la sensibilité philosophique profondément agnostique de l'auteur de ces lignes, il ne s'agit pas ici de balayer d'un revers de main l'attachement sincère de croyants pour la terre des épopées bibliques ; cela dit, nulle réponse spiritualiste ne permet d'éclairer les raisons d'une fascination chez des athées, des bouddhistes et/ou des gens simplement ignorants des Écritures et, d'autre part, la question de la focalisation sur Israël et le sionisme plutôt que sur le nationalisme arabe, par exemple, reste en suspens.On pourrait au contraire privilégier l'argument rationnel en vertu duquel le conflit israélo-palestinien constitue une menace permanente pour la sécurité énergétique et la stabilité au Moyen-Orient, avec donc des répercussions potentiellement graves pour l'ensemble de la planète. Outre que la capacité de nuisance régionale et a fortiori mondiale du conflit israélo-palestinien nous semble tout à fait exagérée – la paix israélo-égyptienne, les cours du brut et la longévité des régimes moyen-orientaux ont résisté à une guerre Israël/OLP, à deux Intifada, au terrorisme d'Al Qaïda, à une attaque irakienne d'Israël et au récent conflit Israël/Hezbollah –, l'argument stratégique ne correspond pratiquement jamais à l'explication avancée par les contempteurs d'Israël. Du reste, ceux-ci pourraient condamner vigoureusement, et en toute légitimité morale et intellectuelle, telle politique de l'État hébreu sans avoir systématiquement recours à une condamnation du sionisme, à moins de considérer les premiers kibboutzim (villages collectivistes du Yishouv) comme liés au pétrole du golfe Persique...Idem pour les considérations liées au droit international ; incontestablement, des gouvernements israéliens ne donnent pas suite à certaines résolutions des Nations unies. Cela dit, si l'on devait remettre en cause la légitimité des courants politiques fondateurs de chacun des 191 États représentés à l'ONU qui ne respecte pas scrupuleusement la lettre et l'esprit de ses Charte, Déclaration universelle des Droits de l'Homme et autres résolutions, on en oublierait enfin un peu dans un contexte d'opprobre universelle un Theodor Herzl, mort en 1904, dont on se demande bien quel rapport il entretient avec la résolution 338 du Conseil de sécurité !
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