Revue du Mauss numéro 10 guerre et paix entre les sciences, Guerre et paix entre les sciences : disciplinarité et transdisciplinarité
EAN13
9782707127877
ISBN
978-2-7071-2787-7
Éditeur
La Découverte
Date de publication
Collection
REVUE M.A.U.S.S (RMA 000010)
Nombre de pages
324
Dimensions
22,2 x 13,7 x 3 cm
Poids
480 g
Langue
français

Revue du Mauss numéro 10 guerre et paix entre les sciences

Guerre et paix entre les sciences : disciplinarité et transdisciplinarité

De

La Découverte

Revue M.A.U.S.S

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" Ceux qui se bornent à une seule recherche manquent souvent de faire des découvertes qu'un esprit plus étendu, qui peut joindre d'autres sciences à celle dont il s'agit, découvre sans peine. Mais comme un seul ne saurait bien travailler à tout, c'est l'intelligence mutuelle qui peut y suppléer ", écrivait Leibniz. En quelques mots, tout n'est-il pas ainsi formulé des paradoxes inhérents à la division du travail intellectuel ? Il existe, de toute évidence, une forme de stupidité profonde, un aveuglement systématique, propres aux spécialistes de chaque science particulière, liés entre eux par une commune discipline. Et cette cécité organisée, bizarrement, devient souvent d'autant plus forte qu'une science est plus avancée et son identité disciplinaire plus fortement revendiquée dans la guerre de toutes les sciences les unes contre les autres. C'est donc toujours à leur marge, on le sait bien, que s'initient les découvertes les plus fécondes. Si ce constat doit conduire à plaider en faveur de l'ouverture des frontières disciplinaires, il ne conduit pourtant pas à avaliser n'importe quelle forme de multi, pluri, inter ou transdisciplinarité. Car pour pouvoir se situer en marge des disciplines instituées, encore faut-il qu'elles existent ! Ce n'est donc pas à une abolition ni à un illusoire dépassement des disciplines qu'il convient d'appeler les communautés savantes, mais à l'instauration entre elles d'un mode de coopération effective, d'une forme de projet de paix perpétuelle. Les habitués de La Revue du MAUSS ne s'étonneront sans doute pas trop qu'on y suggère que c'est dans le sillage de la tradition durkheimienne, revue et corrigée par Marcel Mauss, que résident en la matière les meilleures chances de succès. N'est-il pas grand temps, complémentairement à ce que M. Mauss appelait l'internation, de faire advenir des formes d'interscience ?
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