Déclassée. De Roland

Nous avons appris l'existence du manuscrit de Catherine Tanvier en lisant L'Équipe Magazine. Un papier émouvant signé Dominique Bonnot racontait la vie cassée d'une championne oubliée, vivant du Rmi dans un appartement vide, du côté de Nice. Nous nous souvenions de cette joueuse, la “borguette” comme on l'appelait, yeux bleus et cheveux blonds serrés d'un bandana, qui tirait le tennis féminin français de son anonymat, dans le sillage éclatant de Yannick Noah. Nous avons demandé à Dominique Bonnot de lire le livre. Il y avait 455 pages dactylographiées, numérotées à la main, soigneusement reliées par une spirale en plastique. Un jaillissement de mots, de phrases, de poèmes, une vie en vrac jetée sur le papier. Un témoignage unique sur les désordres de la vie d'une athlète de haut niveau, les ravages d'une famille éclatée, le douloureux destin d'un bébé champion expédié à 15 ans sur le circuit professionnel. Et tout cela sans une plainte, juste la rage de dire, d'écrire.