Freud pour les parents
EAN13
9782841878048
ISBN
978-2-84187-804-8
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
SANTE, BIEN-ETR
Nombre de pages
240
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
100 g
Langue
français
Code dewey
155.4

Freud pour les parents

De

Archipel

Sante, Bien-Etr

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DU Me9782809812893_i0002.jpgME AUTEUR

Croire en soi, ou la confiance perdue et retrouvée, L'Archipel, 2004.

Le Complexe d'Ubu ou la névrose libérale, Fayard, 2004.

À propos de Hitler et Freud, un transfert paranoïaque (la genèse incestueuse d'un génocide et les persécutions aujourd'hui), Encre, 2002.

La Psychanalyse, coll. « Idées reçues », Le Cavalier bleu, 2002.

Telle Fille, quel père ?, L'Archipel, 2002 ; J'ai lu, 2004.

La Psychanalyse sans complexes, L'Archipel, 2000 ; J'ai lu, 2003.

Dolto expliquée aux parents, L'Archipel, 1998 ; J'ai lu, 2000.

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Montréal, Québec, H3N 1W3.

eISBN 978-2-8098-1289-3

Copyright © L'Archipel, 2006.

« Il existe devant l'enfant une tendance à suspendre toutes les acquisitions culturelles dont on a extorqué la reconnaissance à son propre narcissisme, et à renouveler à son sujet la revendication de privilèges depuis longtemps abandonnés. L'enfant aura la vie meilleure que ses parents, il ne sera pas soumis aux nécessités dont on a fait l'expérience qu'elles dominaient la vie : maladie, mort, renonciation de jouissance, restrictions à sa propre volonté ne vaudront pas pour l'enfant, les lois de la nature comme celles de la société s'arrêteront devant lui, il sera réellement à nouveau le centre et le cœur de la création. His Majesty the Baby, comme on s'imaginait être jadis. »

Pour introduire le narcissisme,
Sigmund Freud

Avant-propos

La psychanalyse est connue : on a entendu parler du complexe d'Œdipe et du refoulement, du stade oral et du stade anal. La psychanalyse est toujours méconnue : pour peu que l'on croie à la marche irréversible du progrès, on peut trouver que les nouvelles sciences, neuronale ou cognitiviste, sont plus sérieuses... et voilà que l'on est prêt à ne plus croire à l'inconscient... comme si c'était une question de croyance !

La psychanalyse, en effet, n'est pas affaire de religion. Il n'est pas question d'y prêter foi ou non, mais d'estimer si le savoir qu'elle a construit est vrai, et si sa pratique est pertinente. La question se pose encore aujourd'hui, comme du temps de Freud. Lui-même, faisant le bilan de sa vie, déclarait : « En essayant de soulager mes patients névrosés, j'ai découvert des faits nouveaux et importants sur l'inconscient. De ces découvertes est née une nouvelle science. J'ai dû payer le prix fort pour ce petit bout de chance. La résistance a été forte et implacable. Finalement j'ai réussi. » Et il ajoutait : « Mais la lutte n'est pas encore finie. » En effet.

Aujourd'hui que la psychiatrie clinique est en voie de disparition, que l'on classe les patients selon leurs symptômes sans chercher les causes de leur souffrance, que l'on a le projet de ficher les futurs délinquants dès la maternelle ; en bref, aujourd'hui que les autorités soignantes développent le contrôle social et comptent réduire les symptômes à coup de drogues sans en chercher le sens, la psychanalyse redevient plus clairement ce qu'elle a toujours été : une défense de l'humanisme. Dans le débat de société actuel, elle a plus que jamais un rôle à jouer.

Encore faut-il pouvoir juger sur pièces ! C'est une des intentions de ce livre : offrir au grand public une synthèse de la psychanalyse qui lui permette de se forger une opinion.

L'objectif premier est cependant plus pratique. En décrivant l'inconscient et ses mécanismes de fonctionnement, en retraçant l'évolution de l'enfant, j'ai cherché à livrer les clés qu'apportent Freud et la psychanalyse pour comprendre les enfants. Je m'adresse donc avant tout aux parents qui s'interrogent sur leur éducation (et également aux professionnels qui sont en relation avec eux : éducateurs, assistantes maternelles, enseignants...). C'est pourquoi ce livre propose de parcourir tous les âges de l'enfance : ceux de la conception, du biberon et du sevrage, de la marche, des émois œdipiens, du temps d'apprentissage de la phase de latence, de l'adolescence.

Il serait contraire à l'idée psychanalytique de suggérer des recettes. On trouvera plutôt ici un ensemble de repères pour construire une façon personnelle de découvrir son enfant, ses désirs et ses craintes, de l'aider à grandir et à devenir autonome. On constatera sans doute que, pour le comprendre, il faut s'identifier à lui, et donc comprendre l'enfant que l'on a été (et que l'on est toujours). C'est pourquoi, d'une certaine manière, ce livre s'adresse également aux adultes, qui ont été enfants un jour !

I

FREUD, OU L'ENFANCE RETROUVÉE

1

LA VIE DE FREUD ET LES DÉBUTS DE LA PSYCHANALYSE

LES ANNÉES D'APPRENTISSAGE. – L'ENTRÉE DANS LA VIE. – LES DÉBUTS DE LA PSYCHANALYSE : LA SUGGESTION ET LA CATHARSIS. – L'AUTO-ANALYSE. – RÊVE, ENFANCE, ET SEXUALITÉ. – LES DÉBUTS DE LA PSYCHANALYSE D'ENFANT. – LES DÉVELOPPEMENTS DE LA PSYCHANALYSE. – FIN DE VIE SOUS LA PESTE BRUNE.

Freud naquit le 6 mai 1856, à Freiberg, petite ville de Moravie1 comptant 4 000 habitants, dont 130 juifs. Son cordon ombilical lui entourait le cou, ce qu'Amalia, sa jeune mère2, interpréta comme un signe faste. Toute sa vie, jusqu'à sa mort en 1930, elle le verra comme son goldener Sigi (son Sigi en or), alors qu'il avait soixante-quatorze ans. Il semblerait qu'il ait découvert à sa disparition combien elle avait régné sur sa vie. On la décrit comme une femme vivante et alerte, belle en ses jeunes années et féminine jusqu'à son dernier jour. Dix mois avant la naissance de Sigi, elle avait épousé Jacob Freud, un veuf de vingt ans son aîné.

Jacob donna à son troisième fils le prénom de son père récemment décédé. Il avait deux enfants d'un précédent mariage, dont l'aîné, Philippe, avait l'âge de sa nouvelle femme. Il inscrivit dans la bible familiale :

Mon fils Schlomo Sigmund est né mardi le premier jour du mois d'Iar (5) 616 à six heures et demie de l'après-midi = 1856.

Un prénom juif, Salomon, pour la tradition, et un germanique, Sigismond, pour l'intégration. Jacob était né dans le shtetl3 de Tysmenitz, en Galicie. Marchand colporteur, il avait connu la condition juive des temps classiques. Ce n'est qu'en 1848 que l'Autriche avait aboli les ghettos et émancipé les juifs. Si peu de temps avant la naissance de Schlomo Sigmund !

L'enfant ne passa que ses trois premières années dans la petite ville campagnarde. À soixante-quinze ans, voici ce qu'il en écrira :

Sous d'épais sédiments, continue toujours à vivre en moi l'enfant heureux de Freiberg, le fils premier-né d'une mère toute jeune, qui a reçu de cet air et de ce sol ses premières impressions ineffaçables4.

Les années d'apprentissage

La famille de Sigmund s'installa à Vienne, dans le quartier juif de Leopoldstadt, où il vivra jusqu'au moment d'aller à l'université, de l'autre côté du Danube. C'est sur cette autre rive, lors d'une promenade au Prater, lieu de flânerie pour l'aristocratie de la ville, que Jacob fit à son fils un récit que l'on peut qualifier de fondateur :

Lorsque j'étais jeune homme, je suis allé me promener dans la rue un samedi, dans l'endroit où tu es né, bien habillé, avec un bonnet de fourrure neuf sur la tête. Alors un chrétien vient dans ma direction, d'un coup me dépouille de mon bonnet et l'envoie dans la boue en criant : « Juif ! Descends du trottoir ! »

— Et qu'as-tu fait ?

— Je suis allé sur la chaussée et j'ai ramassé le bonnet » fut la réponse résignée. Cela ne me sembla pas héroïque de la part du grand homme fort qui me conduisait par la main, moi le petit. J'opposais à cette situation qui ne me satisfaisait pas une autre, qui correspondait mieux à mes sentiments : la scène dans laquelle le père d'Hannibal, Hasdrubal, fait jurer à son fils, devant l'autel domestique, de prendre vengeance sur les Romains. Depuis, Hannibal avait une grande place dans mes fantasmes5.

Hannibal, héros sémite de l'Antiquité, rêve de venger Carthage détruite par les Romains. Depuis l'Espagne, il marche sur Rome qu'il menace j...
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