La chouannerie, c’est avant tout une image d’Epinal : celle de paysans à la mine farouche, le sacré-cœur cousu sur la poitrine, une cocarde blanche au chapeau, tendant une embuscade au bord d’un chemin creux à une colonne de soldats républicains. Le mythe d’une révolte paysanne contre l’oppression révolutionnaire, en faveur de la « bonne religion » et des élites traditionnelles, se trouve là tout entier exprimé. Or l’étude des réalités quotidiennes d’une guerre civile qui a duré plus de sept ans, dans une quinzaine de départements de l’ouest de la France, permet de reconstituer l’évolution du mouvement chouan. Les formes successives de la guérilla, la place des femmes dans cette guerre inexpiable, les rapports complexes entre paysans, nobles et prêtres échappent aux clichés simplistes des imageries traditionnelles. Vendée et chouannerie forment un tout. Elles illustrent tragiquement une étape majeure et souvent difficile de l’histoire des campagnes, en Europe, au xix e siècle, celle de leur intégration à l’Etat-nation.
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