Japon, merveilleux
J'ai aimé le début du roman : le personnage de Ikiro, sa grand-mère, sa ville.
J'ai aimé que le récit prenne la route du merveilleux : le chat qui parle, les tamagos.
J'ai aimé l'amour de Ikiro pour Midori.
J'ai aimé le leitmotiv de la montre qui ne fonctionne plus posée sur la table de nuit chaque soir.
Mais l'auteur m'a perdu quand il passe du "il" au "je". Je n'ai pas aimé que Ikiro raconte ses rêves d'un futur avec Midori. Le style était plat et le contenu inintéressant pour moi.
J'ai été agréablement surprise en début de lecture que constater qu'un auteur européen écrivait un roman japonais aussi bien qu'un japonais. Mais trop de merveilleux a eu raison de mon enthousiasme.
agriculture, recyclage
Je ne doutais pas du bien fait du travail des décomposeurs de sol. Et je suis ravie que ce roman les mette enfin en lumière.
J’ai aimé Arthur et Kevin, si différents et pourtant si complémentaires ; les voies différentes qu’ils prennent pour un même but : développer la présence des vers sur un ancien champ utilisant les phytosanitaires et pour recycler en masse.
J’ai été désolée que Philippine ne fasse que reproduire un comportement de classe pour arriver à ses fins : prouver à son père qu’elle est capable de créer et diriger une société.
J’ai aimé les deux visages du Bouddha : celui qui finance une start-up, et celui qui accompagne Léa la naturopathe.
J’ai aimé les dualités du roman : les deux visages du Bouddha ; les réseaux des élites et ceux des vers de terre ; Arthur lettré issu d’une famille aisé et Kevin qui a profité de l’ascenseur social et dont les parents sont de modestes travailleurs attachés à aucune terre et toujours prêt à partir.
J’ai découvert Bookchin et l’écologie sociale, mais aussi la doche (une mauvaise herbe tenace).
J’ai aimé le voisin Jobard, le fait qu’Arthur le prenne comme tête de turc sans vraiment le connaître.
J’ai aimé que les deux hommes fassent l’amour à la terre chacun à leur façon.
J’ai aimé que Kevin découvre la musique classique avec la Chaconne de Bach.
Mais j’ai trouvé déplacé la présence d’un canapé Chesterfield dans une vieille ferme délabrée.
Enfin, j’ai aimé que l’auteur montre que les vers de terre réussissent l’androgynie perdue de Platon.
Quelques citations :
Il trouvait étrange cette manière des riches de vouloir à toit prix invoquer la justice au service de leur confort. p.224
Prométhée, Allah, Khnoum, Parvati, Viracocha, ils sont tous d’accord pour une fois : pour souffler la vie, pour pétrir le Golem, il faut de la glaise, de la boue, de la mère, quelque chose d’élastique et de spongieux. p.247
L’image que je retiendrai :
Celle des deux jeunes hommes les pieds dans l’eau, la nuit, rêvant de leur avenir sous les étoiles.
échecs
Du jeu des échecs, je connais juste les déplacements des pièces et le roque. Ne me demander pas ce qu’est un gambit ni une ouverture spéciale.
Ma libraire m’avait conseillé ce roman pour mon deuxième, féru de ce jeu. Il l’a lu en premier, forcément, puis ce fut mon tour.
J’ai été étonnée, d’entrée de jeu, par l’humour de l’auteur au travers de certaines réflexions (Les polonais existent. La Pologne, on ne sait pas » p.17). J’ai aimé ce ton parfois sérieux parfois distancé tout au long de ma lecture.
J’ai découvert la seconde partie de vie du célèbre joueur d’échec russe puis français Alexandre Aleksandroviotch Alekhine. Le roman commence lors de son retour en Europe après l’obtention de son titre de Champion du Monde en Amérique du Sud.
J’ai découvert sa quatrième femme Grace qui prendra ses distances avec lui. Une femme riche qui lui paye tout (jouer aux échecs ne nourrit pas son homme), et peint des chats.
J’ai appris que le joueur avait fait alliance avec les nazis, avait même écrit un article contre les joueurs juifs.
J’ai aimé que l’auteur imagine le Champion du Monde poursuivit par trois ombres, les trois meilleurs joueurs juifs qui surgissent parfois le soir.
Qu’il imagine transporter avec lui partout dans le monde un vase de porcelaine bleue du tsar.
J’ai découvert les zaporogues, cosaques ukrainiens se battant pour l’URSS au moment de la Seconde Guerre Mondiale.
J’ai aimé ce joueur et ses tourments, lui qui ne vit que pour gagner, et qui sera le seul Champion du monde à mourir avec son titre ; le dernier champion jouant sans staff ni fédération nationale derrière lui ; le dernier artiste avant la venue d’administrés.
Un joueur dont une défense porte le nom, la défense Alekhine qui se joue en diagonale.
L’image que je retiendrai :
Celle de l’espion russe et du couple français venu en même temps au Portugal pour tuer Alekhine, sans que l’on sache qui avait commis l’acte. Ou peut-être l’homme est-il mort de son penchant pour la boisson.
peinture
De l’auteur, j’avais aimé La septième fonction du langage, HHhH et détesté Civilisations.
J’entrais donc dans ma lecture à petits pas.
J’ai dévoré ce roman le temps d’un après-midi qui m’a fait vivre à Florence en 1557 lorsque Pontormo peignait l’intérieur de la Basilique de la ville.
J’ai lu avec passion les correspondances que s’échangent Michel-Ange et Vasari, Maria et sa tante Catherine de Médicis, mais aussi le Duc de Florence et le père de son futur gendre Hercule d’Este.
Vous ne connaissez pas tout ce petit monde ? Rassurez-vous moi non plus avant de commencer ma lecture.
J’ai découvert les guelfes et les gibelins qui se livraient une guerre continuelle dont personne n’a retenu les causes.
J’ai découvert la doctrine du frère Jérôme Savonarole qui a dirigé un régime théocratique dans la ville de Florence au XVe siècle.
Je ne connaissais pas le pape Paul IV et sa détestation de la représentation du corps nu.
Le nom de Benvenuto Cellini n’évoquait pour moi qu’un opéra de Berlioz, c’était également un orfèvre florentin.
J’ai découvert le poème My last Duchess de Robert Browning à propos de la mort de sa femme Lucrèce de Médicis trois ans après leur mariage.
Une lecture instructive et dépaysante.
L’image que je retiendrai :
Celle des personnages annexe comme le broyeur de couleurs ou l’amant de Maria qui apportent de la vie au récit des faits et gestes des Grands Hommes.
enquête, Pologne
ULa trilogie du Darknet 1
J’ai aimé Julita, jeune journaliste qui écrit pour un site internet d’infos à sensation (qui a trompé qui – qui a porté une robe transparente – qui a de la cellulite ou du ventre… – et qui s’y connait encore moins que moi en informatique. (J’étais tout de même au courant qu’avec TOR on pouvait entrer sur le Darknet, pas elle).
J’ai aimé Jan, policier en disponibilité, qui lui fait découvrir les merveilleuses arcanes de l’informatique (sur nos téléphones, en voiture, etc).
J’ai aimé le style et le propos qui m’ont tenu en haleine et donné envie de poursuivre l’aventure avec le tome 2.
J’ai aimé Léon, le témoin involontaire du premier meurtre, qui s’en voit dans son travail avec une illustration pour une boisson à base de jus de chou fermenté.
J’ai eu de la peine, en début de lecture pour Ruszard Buczek, la première victime. Ancien animateur de télévision connu sous le personnage de Monsieur Pistache dans son émission Les Pistaches Bleues. Ce personnage bien sous tout rapport va se révéler fort complexe.
J’ai aimé qu’il y ait peu de détails sur la mort en dialyse du prêtre Klos, pourtant lié à l’affaire.
J’espère que le procureur Bobzycki, parti en Australie, aura plus de place dans le prochain tome.
J’ai aimé le propos de l’auteur sur les sites d’information en ligne qui ne vivent que de publicité et de clics sur ces publicités : ils nous inondent de propos foireux et ne donnent pas de vraies infos.
J’ai aimé le côté légèrement féministe : Julita refuse de se faire peloter par son ancien professeur ; et Léon trouve du porno toujours dispo sur Internet.
Une citation :
Pyramide de Maslow de la Toile : en bas des nichons, au milieu du sang, et au sommet des chatons. (p.25)
L’image que je retiendrai :
Celle du chou omniprésent dans le roman, sous forme solide ou liquide.