J'ai toujours beaucoup aimé les romans de Laura Kasischke. Cette ambiance confinée et ces univers nimbés d’irréels font d'elle un écrivain vraiment à part.
"Esprit d'hiver" ne faillit pas à la règle et nous retrouvons ici le huis-clos cher à l'auteur.
C'est le jour de Noël. Holly et sa fille,Tatiana sont toutes les deux coincées chez elles. Les invités ne viendront pas, le blizzard paralyse la ville.
Holly, qu'une impression angoissante obsède depuis ce matin, se fait une raison et décide alors de profiter de l'occasion pour passer du temps avec sa fille, en pleine crise d'adolescence depuis peu.

"Quelque chose les avait suivi depuis la Russie jusque chez eux"
Voilà ce qui revient en boucle dans l'esprit d'Holly en ce matin de Noël.
La Russie. Pays de naissance de Tatiana.
Holly replonge dans ses souvenirs, émouvants et douloureux. : la maladie, l'hérédité, l'adoption, la vie avec un enfant...
Rien ne se passe comme elle le prévoit et le dialogue entre elle et Tatiana est difficile, violent, rempli d'incompréhension et de colère.
La journée se passe ainsi entre flash-back, colère et silence, pour au final laisser le passé resurgir.
L'apothéose se trouve dans la dernière page du livre, que j'ai relu plusieurs fois tellement ce fut un choc.
L'écriture est maîtrisée à la perfection. Les thèmes abordés sont profonds et ne peuvent laisser personne de marbre,
Le travail de la traductrice, Aurélie Tronchet, est remarquable.
Elle a su choisir les mots justes, et tout dans ce roman est lourd de sens : le vocabulaire, les répétitions, les silences...
Un roman qui me hante depuis que je l'ai refermé...
Ma "claque" de la rentrée littéraire 2013!

J'attendais avec impatience le nouveau roman de Jacques EXPERT. J'avais adoré "Adieu" et je n'ai pas été déçue par "Qui?"
La petite Laëtitia a été assassinée il y a 19 ans. Le tueur n'a jamais été retrouvé malgré des années d'enquête policière. Ce soir passe à la télévision une émission retraçant toute l'affaire. Tout le quartier est devant sa télé, y compris le tueur!

Pendant ce huis-clos, nous suivons 4 hommes, 4 voisins de la famille de Laëtitia, installés confortablement devant la télé, suivant l'émission accompagnés de leur femme. Il y a Hervé, l'instituteur de l'époque, Antoine, Eric, qui fut incarcéré à l'époque mais qui fut vite relâché, et Simon, l'oncle de la petite.

L'ambiance est lourde. Il semblerait que chacun ait quelquechose à se reprocher et leurs femmes ne semblent pas leur faire confiance. Encore moins la femme du tueur, qui sait au fond d'elle-même que son mari est le meurtrier.

Très vite, le lecteur comprend que parmi ces 4 couples se cache le tueur.

Les chapitres se suivent et décrivent les pensée du tueur, les angoisses de sa femme, mais aussi la vie et les flash-back des autres couples, avec en arrière fond l'émission et la voix du présentateur.

Tous ont été ébranlés par cette histoire, tous ont participé à la battue le soir même de la disparition et tous ont été traumatisé par ces 19 longues année d'enquête.

L'histoire est vraiment très bien menée, la tension est omniprésente, le lecteur doute tout le long de la lecture. Bref, un très bon moment!!!

C'est le deuxième roman que je lis de cet auteur et si tous ses livres sont aussi bons, je risque de devenir accro!!!

"Le pays natal" est un recueil de textes d'auteurs ayant quitté leur pays natal alors qu'il étaient enfants ou adolescents, et qui vivent alors en exil dans leur pays d'accueil.
Le déchirement, l'égarement et la mémoire sont les thèmes principaux de ces textes puissants et touchants.
La question de l'identité est au cœur de la réflexion : comment se sentir chez soi, lorsque l'on est habités par des souvenirs et que l'on ressent l'absence des ses racines?
Les textes sont beaux, puissants et émouvants.

J'ai aimé découvrir les souvenirs des uns, les manques des autres, les situations parfois cocasses, souvent touchantes de personnes qui se retrouvent au final sans véritable identité, car pas tout à fait d'ici et plus vraiment de là-bas.
J'ai découvert certains auteurs et aimé leur plume délicate.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman...
J'ai été happée par le début du récit : Marie percute une cycliste et décide de passer son chemin, paniquée par ce qui lui arriverait si elle appelait les secours...Traumatisée par la situation, elle décide de tout quitter : son travail très prenant, son quotidien...
Elle erre et fait alors la connaissance de Denise et son fils Alain, fermiers.
Un rapport étrange s'installe entre eux. Mais Maire reprend la route, pour au final faire la rencontre qui lui redonne à mes yeux un peu d'humanité.
Une foule de personnages secondaire gravitent autours d'elle. Denise et Alain bien sûr, mais aussi Gaspard, l'artiste paysagiste qui perd la vue petit à petit, Emile, le père de la victime... Tous cachent une profonde blessure en eux...

Ce roman est complexe, aussi bien dans son écriture et sa construction, que dans la psychologie de ses personnages. Le début est très prenant mais j'ai été très déçue par la fin, qui à mon avis a été un peu précipitée...
Je suis donc mitigée, en écrivant cet article, beaucoup de belle choses, de beaux passages me reviennent en mémoire, mais lorsque j'ai refermé le roman, je n'avais qu'une envie, l'oublier...
La rencontre aura au moins le mérite d’interpeller le lecteur!

J'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans cette lecture, car j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de personnages et de longueurs...

Malgré tout, l'idée est bonne.

Deux fils à suivre avec le récit du périple des coureurs et l'enquête des agents secrets, même si au final, cela semble un peu abracadabrantesque!

Nous faisons connaissance avec les coureurs au fils des kilomètres, mais cela m'a paru un peu survolé et je n'ai pas réussi à m'attacher à eux...

Je n'ai pas trouvé vraiment d'intérêt à cette lecture qui n'est pas mauvaise mais qui n'a pas su me captiver.

Dommage car reprendre un fait réel ( la course) en l'agrémentant d'une intrigue était une bonne idée!