Les chênes d'or, roman

Christian Signol

Albin Michel

  • Conseillé par
    1 juin 2020

    Au cœur de la Dordogne, Mélina Fontanel a grandi au côté de son père Jean, bordier pour les Carsac, les propriétaires terriens du village de Salvignac. De sa mère Ida, la petite fille ne connaît qu'une photographie mais elle pressent qu'un secret entoure son décès précoce. Cependant Jean, toujours prompt à lui raconter les secrets de la truffe, se ferme comme une huître quand il s'agit d'évoquer sa défunte épouse. Alors la petite Mélina interroge la terre, les chênes, son fidèle ami Pierre, le fils des métayers. Mais tous gardent le silence et Mélina devra faire preuve de patience pour découvrir les secrets qui entourent sa mère. Très proche de la nature et dépositaire du savoir de son père sur la culture des truffes, l'or noir du Périgord, Mélina devient une jeune fille puis une femme forte, terrienne, aussi bonne à dresser les chiens qu'à choisir les glands qui feront les meilleurs chênes ou à cueillir les plantes qui soignent. Elle aura son lot de peines et de joies, connaîtra la guerre, les deuils, l'humiliation d'être une femme dans un monde d'hommes, l'humiliation d'être pauvre face aux maîtres mais saura toujours garder sa fierté, sa détermination et sa conviction que c'est sur cette terre de Dordogne que se trouvent tous les bonheurs de la vie.

    Christian Signol, grand maître du roman du terroir, signe ici un bel hommage à la Dordogne, la truffe noire et aux petites gens des campagnes. Mais malgré une héroïne attachante et une agréable promenade dans cette belle région de France, ce roman est une déception. L'écriture linéaire, sans saveurs, sans surprises est le véritable point noir d'une histoire qui manque aussi d'originalité. La petite paysanne humble et fière face aux nobles propriétaires arrogants et paternalistes, c'est un scénario attendu et le droit de cuissage que pense pouvoir exercer le fils de famille n'est pas non plus une nouveauté. Pourtant, on se laisse bercer par un récit qui parle à nos racines terriennes et la lumineuse Mélina participe à cet attachement.
    Il ne faut pas s'attendre à de la grande littérature mais on peut, le temps de quelques centaines de pages, apprécier la ballade en Dordogne et le souvenir de ces temps anciens où l'homme vivait avec les saisons et puisait ses ressources dans la terre. Un charme désuet.