• Conseillé par
    5 novembre 2018

    Expériences médicales

    Lorsque Henri Majencoules, un jeune mathématicien qui travaille en Californie sur le projet Arpanet, revient à Agnost-d’en-haut en 1967, son village natal focalise l’attention de tous les médias du pays : une famille d’Américains, les Stokton, vient d’y être massacrée.

    Imprégné par la contre-culture qui bouillonne alors à San Francisco du Flower Power à la pop musique et de l’été de l’amour au LSD, Henri supporte mal le silence oppressant de la terre de son enfance.

    Mais avec l’aide d’Antoine Camaro, son ami journaliste, il va tenter d’en savoir plus sur ce Paul Stokton, son épouse et sa fille assassinés. Il découvre alors l’existence d’un des programmes militaires les plus secrets et les plus audacieux de l’après-guerre…

    L’auteur nous embarque dans deux époques : celle de la guerre et de l’immédiate après-guerre, et celle de 1967 ; dans trois pays : l’Allemagne, les États-Unis et la France.

    Des espaces-temps différents qui n’ont rien en commun à priori, et pourtant.

    J’ai suivi Henri avec intérêt : son rapport compliqué à son père taiseux, son envie de savoir qui était la victime et son rapport avec la France, son attrait pour la Californie et son projet ARPA.

    Un homme tiraillé entre deux cultures diamétralement opposées.

    Un homme qui cherche la vérité sur des expérimentations grandeur nature. Rien de très rassurant…

    L’image que je retiendrai :

    Celle du village d’en-haut où il n’y a que deux téléphones : un en mairie et l’autre au bistrot.

    https://alexmotamots.fr/le-diable-nest-pas-mort-a-dachau-maurice-gouiran/


  • Conseillé par
    14 juillet 2017

    Maurice Gouiran a l'habitude de placer ses romans noirs dans des contextes historiques, parfois oubliés, parfois peu connus. Cette fois-ci, le départ de son intrigue est plongé dans une atmosphère assez connue, une odeur d'affaire Dominici pour l'enquête et une plongée dans les camps de concentration dans lesquels les médecins se livraient à des expériences terribles sur des hommes. Le roman débute assez mollement et il faut tout le talent du romancier pour capter mon intérêt. C'est lorsque Henri rencontre Antoine qu'il commence enfin à se tendre et à livrer des informations, et vue la quantité de documentation notée dans la bibliographie, je peux vous dire que l'auteur est assez complet dans les domaines qu'il aborde.

    Je ne vous cacherai pas que ce n'est pas à mes yeux le meilleur roman de Maurice Gouiran - un coup de fatigue sans doute -, mais j'ajouterai aussitôt que, même moins réussi, un roman de l'auteur est toujours extrêmement instructif et rondement mené. C'est ça les romanciers qui se documentent et travaillent, cela se ressent et ils parviennent à intéresser leur lectorat par ce qu'ils apportent et la manière de le faire. Maurice Gouiran le fait toujours avec des personnages à un tournant de leur vie - mais j'ai l'impression qu'on est souvent à un tournant de sa vie -, des hommes qui se posent pas mal de questions, ici l'origine, l'attachement aux racines familiales et géographiques, les choix de vie et les rencontres qui changent l'individu. Ils sont attachants Henri et Antoine, et comme en plus, ils nous apprennent plein de choses, leur fréquentation est tout à fait conseillée.